[Chronique] Vert-de-Lierre, de Louise Le Bars #PLIB2020

Vert-de-Lierre
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« Sa beauté était purement littéraire à mes yeux, et servait avec grâce l’emploi des adjectifs les plus poétiques. Elle possédait cette silhouette d’héroïne romantique, cette présence ciselée par la plume, cette intensité exacerbée par les silences de la page, que même l’écriture de l’écrivain le plus talentueux ne pouvait rendre avec fidélité. »


 
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Vert-de-Lierre
Autrice
: Louise Le Bars
IllustrationMarcela Bolívar
Éditeur : Noir d’absynthe
Genre : Fantastique
Date de parution : 14 mars 2019
Nombre de pages : 194
Prix : 15 € (broché) / 4,99 € (ebook)
#ISBN9782490417247
Synopsis
Olivier Moreau, écrivain délaissé par la Muse, retourne dans le village de sa Grand-Mère, récemment décédée, pour mettre de l’ordre dans ses affaires comme dans son esprit. Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, cet antique vampire végétal qui le fascinait enfant. Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l’écrivain en mal d’imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l’une que l’autre.

MON avis

Vert-de-Lierre est un roman qui mêle fantastique et onirisme dans une ambiance gothique. C’est un récit de légendes qui met en avant la beauté de l’écriture à travers le métier du personnage principal, Olivier, qui est écrivain, mais également à travers un jeu de mise en abîme. Ce roman nous fait donc en réalité lire deux œuvres différentes en une seule puisque à l’intérieur du roman, on peut lire les passages d’un autre roman écrit par l’un des protagonistes. L’écriture a donc une grande dans ce récit autant pour le fond que pour la forme. L’autrice a également énormément travaillé son style d’écriture. Cependant, j’ai eu l’impression qu’elle se cherchait encore un peu à ce niveau-là. J’ai trouvé l’écriture maladroite et pas hyper fluide au début du récit, car justement trop travaillé et un peu artificiel, comme si l’autrice avait absolument voulu placer un vocabulaire soutenu pour rendre son récit plus beau et poétique, mais qui ne s’intégrait pas forcément bien à l’ensemble. J’ai également ressenti un problème d’intégration des dialogues dans le récit. Les dialogues manquaient pour moi de crédibilité dû au fait qu’ils étaient construits de la même manière que le reste du récit et faisait donc très langage écrit et pas du tout langage oral. Je ne voyais pas du tout les personnages parler de cette manière-là, ce qui me détachait de l’intrigue. Cependant, j’ai trouvé que ces défauts se corrigeaient d’eux-mêmes au fur et à mesure du récit, le style devenant de plus en plus agréable une fois l’intrigue vraiment mise en place.

Ce qui caractérise également ce récit est son côté très féminin. Même si l’on suit un personnage principal qui est un homme, c’est bien la figure féminine et son pouvoir qui sont mis en valeur dans ce récit. La question du rapport de domination entre les hommes et les femmes est soulevée et découle sur le thème de l’émancipation féminine. Cette figure féminine possède une aura très spéciale dans ce roman. Tout son mystère repose sur elle et elle exerce à la fois de la crainte, de l’incompréhension et de la fascination. Finalement, le fait de mettre un personnage principal masculin permet plus de montrer comment il va être pris au piège par la figure féminine. On retrouve ainsi dans ce roman le romantisme qui va habituellement de pair avec le côté gothique associé à une atmosphère parfois macabre et monstrueuse. En s’intéressant à la légende du Vert-de-Lierre, le personnage principal, Olivier, va être irrémédiablement attiré par un monde inconnu et irrationnel que tout le monde par ailleurs semble rejeter. 

Ce récit joue donc avec les codes de la littérature gothique avec une atmosphère immersive et bien travaillée qui est vraiment la force du roman. Je reste quand même sur ma réserve vis-à-vis de certains éléments. Le rythme tout d’abord que j’ai trouvé extrêmement rapide. L’autrice ne s’attarde pas en conjectures, le récit passe d’action en action sans énormément de transition. C’est personnel, mais j’aime les récits qui prennent un peu plus leur temps. J’ai également regretté certains biais de la narration et la très grande naïveté des personnages. La narration et le fait de mettre un roman à l’intérieur du récit fait que l’on possède les clés de l’intrigue avant les personnages. Toute la fin de l’intrigue devient décevante à cause de sa très grande prévisibilité. Finalement, on nous installe toute une aura de mystère qui retombe comme un soufflé, car de mystère, et on comprend extrêmement vite où l’autrice veut nous mener. Et malheureusement a contrario du lecteur, les personnages eux mettent énormément de temps à comprendre les choses. Pour ma part, je n’ai pas trouvé leurs réactions crédibles, ce qui rend la fin de la lecture un peu agaçante. 

J’ai donc un avis mitigé sur ce roman qui avait un potentiel au niveau de l’ambiance et des thèmes abordés liés à la littérature gothique, mais je n’ai pas adhéré à l’intrigue trop prévisible et aux personnages dont les réactions ne m’ont pas semblé réalistes. 


Conclusion


Vert-de-Lierre reprend les codes de la littérature gothique avec une intrigue qui met en avant la figure féminine entre fascination et rejet. Ces codes sont également mis en exergue par une atmosphère macabre, onirique et mystérieuse bien travaillée et immersive qui fait la force du roman. On sent l’amour pour l’écriture de l’autrice, Le pouvoir des mots étant très utilisé par les protagonistes et l’autrice ayant adopté un style travaillé et poétique (bien qu’encore maladroit au début du roman). J’ai cependant regretté un rythme trop rapide mettant une distance avec les personnages et un récit globalement trop prévisible. 

avis mitigé

8 réflexions sur “[Chronique] Vert-de-Lierre, de Louise Le Bars #PLIB2020

  1. plumesdelune 29 janvier 2020 / 13 h 32 min

    J’ai pas franchement accroché à ce roman. Comme toi, j’ai parfois eu du mal avec le style d’écriture. Et je ne suis pas rentrée dedans ^^’

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  2. OmbreBones 29 janvier 2020 / 14 h 47 min

    Merci pour ton avis 🙂 j’ai déjà croisé l’autrice en salon et je la trouve gentille mais plus je lis de chroniques sur son roman et plus j’ai peur que ça me fasse comme chambre nymphale :/ du coup je n’ose jamais me lancer. On verra s’il est dans les finalistes !

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 30 janvier 2020 / 11 h 37 min

      Ah je ne savais pas que tu avais tenté chambre nymphale…
      Mais je comprends que tu doutes pour celui-ci, je l’ai lu parce qu’il est très court, mais vu les avis assez mitigés je doute qu’il fasse partie des finalistes !

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      • OmbreBones 30 janvier 2020 / 17 h 56 min

        Si je l’ai lu à sa sortie car j’ai rencontré l’autrice en salon et je l’apprécie sur un plan humain mais ça a été une déception pour moi. Je l’ai chroniqué uniquement parce qu’il s’agissait d’un service presse.
        Oui j’en doute aussi ! Je viens de finir le phare au corbeau, je voulais enchainer sur la cité des chimères sauf que la mise en page de l’epub est assez horrible. C’est écrit tout petit et tout serré, je passe mon tour à moins d’y être obligée :/

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