[Chronique] Bordeterre, de Julia Thévenot

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« En vrai, ça rassure les scientifiques de s’inventer des concepts pour expliquer les phénomènes qu’ils ne comprennent pas, alors ils parlent de flux et appellent ça de la quartzologie. Mais, ajoute-t-elle plus doucement, concentre-toi sur le Chant. Si j’ai appris quelque chose en dix-huit ans de vie ici, c’est bien ça : les mots, ils fonctionnent si on y croit. »


 
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Bordeterre
Autrice :
Julia Thévenot
Éditeur : Sarbacane
Genre : Fantasy
Date de parution : 4 mars 2020
Nombre de pages : 520
Prix : 18 €
Synopsis

Inès, 12 ans, est le genre à castagner ceux qui cherchent des embrouilles à son frère, Tristan, autiste de 16 ans. Tristan lui, est plutôt du genre à regarder des deux côtés avant de traverser. Mais ce jour-là, il ne parvient pas à retenir sa sœur qui, courant après son chien… … bascule dans un univers parallèle. Bordeterre. C’est le nom de cette ville, perchée sur une faille entre deux plans de réalité. On y croise des gamins qui chantent pour faire tourner un moulin, des châtelains qui pêchent des cailloux… et des créatures étranges. Inès, par nature, est ravie. Elle explore, renifle le derrière de Bordeterre avec une joie souveraine, comme le chien qu’elle a suivi. Tristan est plus inquiet : il y a quelque chose de pourri dans cette ville.

MON avis

Je me suis laissée tenter par ce livre après avoir vu une vague d’excellents avis, certains comparant même ce premier roman à celui de Christelle Dabos, la Passe-miroir. Malheureusement, on est très loin de cette dernière, notamment en termes d’écriture, et finalement je n’ai malheureusement pas apprécié cette lecture. 

Une écriture maladroite 

J’ai même failli arrêter ma lecture dès le prologue qui est selon moi catastrophique en termes d’écriture. Fautes de français, langage très oral et même vulgaire, j’ai eu l’impression que le début du roman n’avait tout simplement pas été corrigé. Car, en ce qui concerne les fautes et même le style, cela s’arrange nettement par la suite même si l’écriture reste très maladroite. D’ailleurs, il n’y a pas que le style d’écriture qui m’a dérangée, mais également la mise en page. On trouve tout au long du roman des sauts de ligne aléatoires coupant les phrases en plein milieu sans que cela ait la moindre justification dans l’histoire. L’intérêt de ces sauts de ligne restent un grand mystère pour moi, mais il est évident qu’ils n’ont pas amélioré la fluidité de la lecture et mon avis général sur ce roman… 

Même si la suite du récit s’améliore donc en termes d’écriture, le style reste très oral avec énormément de dialogues et très peu de descriptions de manière générale. Finalement tant la construction de l’intrigue que l’écriture sont maladroits. Voici un exemple d’une phrase qui personnellement m’a choquée pendant ma lecture :« – Elle est très jolie. Pourtant elle est grosse. Mais c’est son visage qui est joli. » (p. 281). Alors, cette phrase est bien entendu sortie de son contexte et l’autrice voulait sûrement dénoncer ce genre de comportement, enfin c’est ce que j’espère, car si c’est le cas, ce n’est absolument pas explicite. Il ne faut pas oublier que ce roman est destiné à la jeunesse et, pour moi, on ne peut pas se permettre ce genre d’ambiguïté avec des jeunes lecteurs qui ne comprendront pas le double sens.

Un autre point que j’ai trouvé assez maladroit dans l’écriture est la construction des personnages et notamment celui de l’un des personnages principaux : Inès. On suit la jeune fille et son frère lors de leur découverte de Bordeterre. Inès est censée avoir 12 ans, mais elle agit plutôt comme une personne d’au moins 18 ans. Que ça soit dans sa façon de parler, de réfléchir ou dans ces actes (elle boit du café, prend très facilement des décisions difficiles…), elle ne correspond pas à son âge et je n’ai donc jamais vraiment réussit à croire en ce personnage. 

Bref, vous l’aurez compris, le style d’écriture ne m’a pas convaincue, mais il s’agit d’un premier roman et je ne doute pas que l’autrice pourra progresser sur ce point. 

De bonne idées mal exploitées

Du point de vue de l’intrigue, Bordeterre nous offre un monde de fantasy sous forme d’un univers parallèle très original. L’autrice a été très imaginative dans la construction de son univers que ça soit au niveau de la technologie, du mode de vie ou des créatures. Malgré tout le système reste très classique avec les nobles d’un côté qui ont tous les droits et le peuple de l’autre qui est opprimé, sans beaucoup plus de nuances que cela, mais pour un roman jeunesse, ce n’est pas particulièrement dérangeant. 

Ainsi, ce roman regorge de bonnes idées : le système de magie qui repose sur le chant, le fait que les personnages deviennent transparents à leur arrivée à Bordeterre puis petit à petit retrouve une consistance. L’un des personnages principaux possèdent même un handicap, ce qui offre vraiment une belle diversité, d’autant plus que l’autrice traite très bien la question du handicap en remettant en question les a priori qu’on pourrait avoir sur la question. Plein d’éléments disséminés tout au long du récit sont vraiment intéressants, mais malheureusement le tout m’a semblé vraiment trop brouillon et fouillis. J’ai eu la sensation que l’autrice avait créé ces éléments simplement pour inventer un monde le plus original possible, mais sans vraiment de cohérence avec l’intrigue générale et donc sans réussir à bien les introduire. Ainsi, le récit m’a semblé extrêmement confus et surtout porté par une intrigue très classique de lutte des classes qui n’a pas réussi à m’intéresser. 


Conclusion


Bordeterre est un roman jeunesse de fantasy regorgeant de bonnes idées, mais qui ne m’a malheureusement pas convaincue tant au niveau de l’écriture que de l’intrigue. J’ai trouvé l’écriture maladroite avec des fautes de français récurrentes, un langage assez vulgaire et des passages dont le sens porte à confusion. L’intrigue quant à elle est restée trop classique à mon goût et surtout assez brouillonne quant à la construction de l’univers et des personnages.

je n'ai pas aimé

10 réflexions sur “[Chronique] Bordeterre, de Julia Thévenot

  1. The teapot library 4 juillet 2020 / 7 h 24 min

    La couverture est très jolie et l’histoire à l’air sympa mais vu ce que tu en dis, je ne le lirai pas, le style d’écriture me dérangerait trop.

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  2. Les Mots de Mahault 4 juillet 2020 / 8 h 41 min

    Aïe mince. Il est dans ma PAL et je le lirai probablement quand même, mais je n’aime pas quand la plume est à ce point confuse 😦 .

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  3. Baroona 4 juillet 2020 / 14 h 29 min

    Heureusement qu’il y a quelques bonnes idées, sinon ça aurait vraiment été le 0 pointé. ^^’ Quoiqu’il reste la couverture : c’est un livre à regarder mais pas à lire du coup ? ^^

    Aimé par 2 personnes

    • Sometimes a book 5 juillet 2020 / 15 h 09 min

      Ahah oui en résumé c’est plutôt ça. Mais vu le contenu, sa beauté ne suffira pas à ce qu’il reste dans ma bibliothèque x)

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  4. OmbreBones 5 juillet 2020 / 5 h 38 min

    Ah ouais. Quand même. Aoutch quoi. Rien que l’extrait en dit long… C’est très décevant un je m’enfoutisme pareil de la part des éditeurs :/ je ne risque pas de lire ce roman !

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      • OmbreBones 5 juillet 2020 / 15 h 46 min

        Bah c’est ça quoi… o.o Après j’avoue moi j’en avais jamais entendu parler mais quand tu as dit au début de ta chronique qu’il était super fort encensé je me suis dit ah, ok, bon… Wtf x)

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  5. leslivresderose 8 juillet 2020 / 13 h 17 min

    Bon je l’ai trouvé en seconde main pas très cher donc je l’ai pris…J’avoue que ton avis tranche nettement avec tous ceux que j’ai vus….Je me ferai le mien mais je suis quand même contente de ne pas avoir acheté ce roman plein pot!

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