
[Chronique] Aucune terre n’est promise, de Lavie Tidhar

« La destinée de chacun lui sera dévoilée en temps voulu.
La liberté, me dites-vous ? Je crains qu’il ne s’agisse pas de cela. Les puissants ont confisqué votre liberté avant votre naissance, lorsqu’ils ont hérité de l’avenir du monde. »
« Avait-on été un jour si proche de la fin de tout ? »
« Imaginez que dans les jours à venir, il en arrive d’autres. Nous les accueillerons, cela va sans dire. Mais pensez-vous que cela suffira à nous attirer leur obéissance ? La gratitude ne pèse rien face à la peur. Sitôt qu’ils se sentiront en danger, sitôt qu’ils auront l’impression que le monde s’écroule autour d’eux, ils deviendront prêts à tout pour se soustraire à la terreur qui hante leurs âmes. »
« Elle découvre avec surprise qu’une poussière d’ocre rouge recouvre sa peau. Instinctivement, elle frotte ses paumes contre ses joues, ses paupières, ne laissant qu’une mince ligne pourpre au milieu de sa figure, une ligne qui la coupe en deux, deux parties distinctes, l’une blanche comme la mort, l’autre noire comme la vie. Elle reconnaît la marque d’Azr’Khila, la Déesse aux deux visages. »
« Sa main se crispa sur un autre poignard, attaché contre sa cuisse par un lacet de cuir. Elle se demanda un instant sur lequel des deux elle aurait le plus de satisfaction à le balancer. »