[Chronique] Le roi des fauves, d’Aurélie Wellenstein

Le roi des fauves
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« Est-ce que ça a seulement traversé ton esprit de crétin ? J’avais peur. J’avais tout le temps peur. J’avais faim et j’avais mal. Je ne veux plus vivre comme ça. »


 
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Le Roi des Fauves
Autrice 
: Aurélie Wellenstein
Illustration : Aurélien Police
Éditeurs : Scrinéo / Pocket
Genre : Fantasy
Date de parution : 21 mai 2015
Nombre de pages : 311
Prix : 6,95 €
Synopsis
Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

MON avis

Après avoir adoré Le Dieu Oiseau de la même autrice, je me suis naturellement tournée vers ses autres romans et celui-ci est celui qui me tentait le plus. 

Dans Le Roi des Fauves, Aurélie Wellenstein revisite le mythe du berserker, renommé ici berserkirs, puisque l’autrice a pris quelques libertés avec ce mythe. Dans la mythologie nordique, les berserker sont des guerriers qui combattent dans un état de transe pendant laquelle leur esprit est dominé par celui d’un animal qui peut être un sanglier, un ours ou un loup. Dans Le Roi des Fauves, on retrouve cet état de transe, mais les humains transformés contre leur gré en berserkir peuvent prendre l’esprit et l’apparence de n’importe quel animal. On retrouve également des différences dans l’origine et les détails de la transformation. Quoi qu’il en soit en seulement 311 pages, Aurélie Wellenstein a construit sa propre mythologie et s’est surtout servie de cette transformation en animal pour sonder la profondeur et la noirceur de l’âme humaine comme elle sait si bien le faire. 

Encore une fois, j’ai beaucoup aimé ce roman qui se dévore quasiment d’une seule traite. Une grande partie du roman correspond à une longue marche des personnages, chose qui pose souvent des problèmes de rythme. Ici, l’autrice réussit à intégrer un grand nombre de rebondissements tout au long du récit et la transformation qui arrive petit à petit aux personnages tient en haleine et évite les longueurs. L’autrice a mis en avant trois personnages très différents et il est très intéressant de voir comment leur psychologie évolue au fil de leur transformation par rapport à leur caractère d’origine. Ils prennent tous les trois un chemin très différent et luttent chacun à leur manière contre l’animalité qui s’empare d’eux. Le gros point fort d’Aurélie Wellenstein est vraiment sa manière de dépeindre la psychologie de ses personnages et son évolution. J’ai quand même trouvé que cette évolution psychologique était un peu moins aboutie dans Le Roi des Fauves que dans Le Dieu Oiseau, ce qui fait que j’ai préféré ce dernier, mais les romans sont tous deux à découvrir. 

L’intrigue de ce récit est dynamique, sans temps mort et avec des nombreux rebondissements. En un nombre réduit de pages, Aurélie Wellenstein a réussi à construire des personnages complexes et à créer une intrigue originale qui tient la route. Comme je le disais je pense que l’autrice aurait pu pousser encore plus loin le développement de la psychologie des personnages, notamment de certains personnages secondaires. J’ai aussi trouvé la fin un peu trop rapide, il me reste quelques interrogations sur l’intrigue auxquelles je n’ai pas trouvé de réponses. Mais ces points ne sont finalement que des détails et tout amateur d’intrigues sombres et de personnages torturés devraient trouver leur compte avec ce récit !


Conclusion


Aurélie Wellenstein revisite le mythe du berserker pour sonder la noirceur de l’âme humaine et l’évolution psychologique face à la naissance de pulsions animales. Même si j’ai trouvé que l’autrice aurait pu aller encore plus loin dans le travail psychologique des personnages principaux et surtout secondaires, l’intrigue est sombre à souhait et possède son lot de rebondissements ainsi qu’un rythme qui nous pousse à le lire d’une seule traite. 

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9 réflexions sur “[Chronique] Le roi des fauves, d’Aurélie Wellenstein

  1. OmbreBones 23 octobre 2019 / 14 h 45 min

    C’est fou comme d’une personne à l’autre on vit un roman différemment. Moi je trouve que le roi des fauves est beaucoup plus abouti à tous les niveaux :’) comme quoi !

    Aimé par 1 personne

  2. Babitty Lapina 24 octobre 2019 / 20 h 31 min

    Je trouve aussi que le Dieu oiseau est plus aboutit que le Roi des fauves. Le Roi des fauves a des superbes idées, mais à la fin de ma lecture, j’ai eu l’impression que ce n’était que le début d’un récit beaucoup plus grand. J’étais donc quelque peu frustrée à la fin de ma lecture. Je n’ai pas eu ce sentiment avec le Dieu oiseau.

    Aimé par 1 personne

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