[Chronique] Le Dieu dans l’ombre, de Megan Lindholm

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« Pour moi, il n’est ni dieu, ni animal. Il est l’essence de la forêt, de la mousse, des champignons, des animaux, des arbres et des plantes. Quand il est avec moi, la forêt entière est aussi avec moi. »


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Le Dieu dans l’ombre
Autrice 
: Megan Lindhilm (Robin Hobb)
Traductrice : Claudine Richetin
Éditeur : ActuSF
llustration : Lucian Stanculescu
Genre : Fantastique
Date de parution : 20 juin 2019 (réédition)
Nombre de pages : 539
Prix : 20,90 €
Synospsis

MON avis

J’avais envie de découvrir Robin Hobb dans un autre univers que celui de l’assassin royal et j’ai donc profité de cette réédition du Dieu dans l’ombre par les éditions ActuSF qui l’a agrémenté d’une très belle couverture, très poétique. 

J’ai été dès les premières pages charmée par l’écriture de Robin Hobb. J’ai trouvé le style très différent de l’assassin royal où l’écriture ne m’avait pas marqué plus que ça (mais je n’ai lu que le premier tome). Dans Le Dieu dans l’ombre, Robin Hobb nous offre un roman tout en sensibilité. La plume possède une grande musicalité qui fait un peu écho à la flûte de pan à laquelle joue les personnages. 

Je pense qu’il faut être assez sensible à cette musicalité pour accrocher à l’histoire, car le récit est très introspectif et métaphorique. Il ne faut pas s’attendre à beaucoup l’action ou à quelque chose d’épique, car tout est dans l’introspection et dans la découverte de la nature. La nature tient un rôle prédominant dans cette histoire et l’autrice a pris un soin particulier à la décrire dans les moindres détails. C’est surtout vrai dans la deuxième partie du récit qui est une sorte de retour aux sources, de retour à l’état naturel. 

Le roman s’articule en deux parties correspondant à l’évolution du personnage principal Evelyn. L’un des thèmes forts du roman est le refus de grandir et l’héroïne va ainsi passer par les différentes étapes du syndrome de Peter Pan. Dans la première partie, des aller-retours entre passé et présent nous expose ce refus de grandir d’Evelyn et la difficulté qui en résulte à s’intégrer et à s’adapter au monde qui l’entoure. On découvre les procédés qu’elle a mis en place pour réussir à évoluer dans sa vie malgré son syndrome de Peter Pan. Un évènement va alors la faire basculer et la forcer à renier ses principes et accepter sa vie d’adulte et marque le début de sa vie d’adulte. Et dans tout ça, une ombre va suivre Evelyn, le fameux personnage de Pan qui apporte le côté un peu mystique dans cette histoire. Personnage réel ou inventé par Evelyn ? C’est la question qu’il est légitime de se poser tout au long du récit. Dans tous les cas, Pan, en plus du symbolisme mythologique, représente une métaphore du syndrome de Peter Pan d’Evelyn. 

J’ai beaucoup aimé la première partie du récit dans lequel on essaye de comprendre le personnage d’Evelyn. Personnage à la fois extrêmement agaçant par son manque de volonté et son côté très apathique et en même temps touchant dans les difficultés qu’elle traverse, difficile d’avoir un avis tranché sur le personnage. J’ai aimé cette ambiguïté, le fait qu’on comprenne parfois la peine qu’elle peut ressentir face à la manière dont les différents personnages secondaires la traite. D’un autre côté, elle a un aspect énervant à se résigner trop facilement et accepter la situation dans laquelle elle se trouve. Si vous avez forcément besoin de vous attacher à un personnage pour aimer un roman, ça sera donc peut-être compliqué avec cette histoire. Je pense également qu’il est plus facile d’aimer ou de comprendre le personnage d’Evelyn si on a soi-même des enfants…

Si j’ai donc bien aimé la première partie de l’histoire, très curieuse de voir où Robin Hobb allait nous mener, je n’ai pas du tout aimé la tournure qu’a pris le récit. Il y a tout d’abord un chapitre qui m’a posé beaucoup de problème à cause d’un problème de vocabulaire (traduction ?). Sans spoiler, on y parle d’un poney et les termes utilisés pour le décrire ne convenait pas du tout. De plus, le poney avait un comportement très bizarre, on aurait dit que l’auteur n’avait jamais vu un cheval de sa vie, cela m’a vraiment étonnée de la part de Robin Hobb, mais ça m’a complètement sortie de l’histoire et derrière je n’ai pas du tout réussi à raccrocher.

Bien honnêtement, même sans le désagrément précédent, je ne pense pas que j’aurais apprécié la seconde moitié du récit que j’ai trouvé très longue et prévisible. Le récit tombe dans une romance, ce que je n’apprécie pas du tout, et je dois dire que la fin de la lecture a été très pénible. Même la belle plume de Robin Hobb n’arrivait plus à me captiver et les très longues descriptions de la nature associées au comportement insupportable d’Evelyn m’ont amené à lire la fin du récit en diagonale. 

C’était une bonne idée de revisiter le syndrome de Peter Pan, mais j’aurais aimé un texte plus subtil et moins prévisible. J’ai donc finalement été très déçue par cette lecture et c’est dommage, car elle n’était pas dénuée d’intérêt et de charme. 

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Conclusion


Le Dieu dans l’ombre est un roman très introspectif qui décrit dans sa construction les différentes étapes du syndrome de Peter Pan. La première partie mettant en avant le refus de grandir m’a beaucoup plu dans son ambiguïté. Il est difficile de s’attacher à l’héroïne, mais elle a en même temps un côté mystérieux et imprévisible qui donne envie de lire la suite. La plume très musicale de Robin Hobb est également un élément très fort du roman. La deuxième partie qui marque l’acceptation du monde adulte par l’héroïne m’a beaucoup moins plus. Je ne lui ai pas trouvé beaucoup d’intérêt, car tout est devenu assez prévisible et les personnages m’ont beaucoup agacée. 

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Merci à ActuSF pour l’envoi de ce roman

2 réflexions sur “[Chronique] Le Dieu dans l’ombre, de Megan Lindholm

  1. OmbreBones 27 juillet 2019 / 7 h 09 min

    Ah bah en te lisant je me félicite de ne pas avoir demandé ce sp ! Ce n’est pas du tout le genre de texte qui me parle. Merci pour ta chronique 😊

    Aimé par 1 personne

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