[Chronique] Ceux qui ne peuvent pas mourir – tome 1 : La bête de Porte-vent, de Karine Martins

Ceux qui ne peuvent pas mourir
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« Le domaine de Porte-Vent, fief de la famille Le Kerdaniel depuis des générations, était bien nommé : en s’engouffrant entre le manoir et ses dépendances, le vent marin émettait un chant lugubre. »


 
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Ceux qui ne peuvent pas mourir – tome 1 : La bête de Porte-vent
Autrice
: Karine Martins
Illustrateur : Riff Reb’s
Éditeur : Gallimard
Genre : Fantastique
Date de parution : 12 septembre 2019
Nombre de pages : 311
Prix : 17 €
Synopsis

MON avis

La bête de Porte-Vent est le premier tome d’une trilogie fantastique initialement postée sur Wattpad et mettant en scène un duo de personnages haut en couleur interférant dans des enquêtes surnaturelles sous l’égide d’une confrérie secrète à la moralité douteuse.

Ce premier tome nous emmène ainsi sur les terres venteuses et mystiques de Bretagne où une créature s’apparentant à un loup-garou (mais c’est plus complexe que ça !) entraîne l’hécatombe dans un petit village. C’est dans cette ambiance brumeuse et mystérieuse tirée à quatre épingles que Gabriel et sa protégée Rose vont devoir enquêter pour démasquer la créature sans que Rose ne se fasse trop remarquer puisqu’elle n’est pas censée être vivante !

J’aime généralement beaucoup les livres jeunesses sortis par Gallimard et j’ai retrouvé ici la patte de cette maison d’édition à savoir une ambiance fin XIXe siècle que j’apprécie particulièrement et des personnages qui portent vraiment le récit par leur charisme et leur gouaille. Si, contrairement à la saga Lady Helen, le côté historique de cette période n’a pas été poussé extrêmement loin, Ceux qui ne peuvent pas mourir a le mérite de nous emmener sur des terres françaises. Le récit commence dans à Paris savamment reconstruit pour nous emmener très vite sur les terres bretonnes où l’ambiance plus campagnarde va s’imposer. Cependant, ce qui ressort fortement de ce récit est le danger omniprésent qui peut surgir à tout moment. Danger venant des créatures appelés les égarés et pouvant prendre un grand nombre de formes différentes ou de la confrérie elle-même qui est loin d’être gérée par des enfants de cœur. Il se construit ainsi une dualité très intéressante vis-à-vis du personnage principal, Gabriel, qui d’un côté sert la confrérie, mais sans pour autant approuver leurs méthodes. Il se retrouve ainsi rongé entre culpabilité et devoir, ce qui en fait un personnage difficile à cerner, mais dont le ton bourru le rend particulièrement attachant. Le lien très fort qui le lie au personnage de Rose lui donne un côté également attendrissant. Il est agréable de voir un roman dans lequel le personnage principal n’est pas un personnage badass surpuissant, mais une personne fragile et finalement très humaine. C’est le cas ici avec le personnage de Rose qui peut parfois se révéler un peu agaçante par sa fragilité, mais ce défaut est contrebalancé par un courage à tout épreuve qui pourrait même se confondre avec de l’inconscience, mais qui permet de nuancer ce personnage. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste puisqu’ils sont tout aussi attachant et apportent beaucoup au récit. On l’aura donc compris, ces personnages très bien construits sont la véritable force de ce roman et ça fait franchement plaisir de voir ce genre de personnages dans la littérature jeunesse.

En ce qui concerne l’intrigue en elle-même, on peut réellement qualifier ce roman d’addictif. Le style est simple, très marqué par les verbes d’action et les dialogues incisifs entre les différents personnages. De plus, le récit est très rythmé et gouverné par une ambiance oppressante et mystérieuse si bien qu’il est difficile de reposer le livre une fois commencé. Les chapitres se terminent très souvent par une sorte de petit suspense qui donnent très envie de continuer la lecture. Bref, on est sur un récit efficace qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui reste une lecture très agréable à lire si on a envie de se mettre dans ce genre d’ambiance légèrement horrifique sans en faire trop. L’autrice a tout de même réussi à se différencier grâce à sa mythologie et notamment aux différentes créatures mentionnées dans le récit dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.

La partie concernant l’enquête est assez classique et va amener les personnages à déterrer des secrets de famille. J’ai malheureusement compris assez vite où tout cela allait mener et l’identité de la fameuse créature. Néanmoins, j’ai deviné les révélations, car je suis une grande lectrice de thriller et l’autrice a utilisé ici un procédé que je connaissais déjà. Pour un public plus jeune ou des personnages non lecteurs de thrillers/livres policier, il est tout à fait possible d’être surpris par les différentes révélations, car l’enquête est loin d’être résolue de façon simpliste !

J’ai également des réserves concernant la construction du roman. Ce premier tome est construit comme un one-shot pendant la majorité du récit avec une enquête possédant un début et une résolution. Cependant l’enquête prend finalement une place très secondaire au fur et à mesure de l’avancer de l’intrigue, le récit se focalisant plus sur les secrets du passé des différents personnages en introduction à la suite de la saga, j’imagine. L’autrice nous laisse ainsi face à des grandes interrogations concernant les personnages et j’ai eu finalement l’impression que c’était vraiment cet aspect qu’elle voulait mettre en avant et non l’enquête qui était plutôt un prétexte pour installer tout ça. Ces derniers points sont plus de l’ordre du détail et n’entachent en rien le très bon moment que j’ai passé pendant la lecture de ce livre !


Conclusion


La bête de Porte-Vent initie une trilogie très prometteuse grâce à sa mythologie liée à des créatures aux pouvoirs et aux aspects très divers et à des personnages charismatiques, très attachants et bien construits. Ces personnages sont nuancés et possèdent différentes facettes qui les rendent très humains et loin d’être manichéens. Leurs liens sont très bien mis en avis dans ce premier tome et sont vraiment le moteur de l’intrigue. Le rythme et l’ambiance oppressante rendent le récit addictif. Et même si je regrette un dénouement un peu trop prévisible à mon goût et une construction hasardeuse, j’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman !

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2 réflexions sur “[Chronique] Ceux qui ne peuvent pas mourir – tome 1 : La bête de Porte-vent, de Karine Martins

  1. Sabine C. 18 janvier 2020 / 13 h 14 min

    Tu me donnes envie ! Il y a pas mal d’ingrédients que j’apprécie beaucoup :).

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