[Chronique] Mers Mortes, d’Aurélie Wellenstein #PLIB2020

Mers Mortes
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« La peur rampa sous sa peau. Une peur bien différente de celle du monde des esprits. Il s’était toujours dit qu’il finirait emporté par un requin fantôme ou pourfendu par la corne d’os d’un narval, bref, une fin éclatante à la mesure d’un exorciste, or, ce qui se profilait à présent, c’était une mort misérable, foudroyé par la pétoire d’un voleur. »


 
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Mers Mortes
Autrice :
Aurélie Wellenstein
Illustrateur : Aurélien Police
Éditeur : Scrinéo
Genre : Science-fiction
Date de parution : 14 mars 2019
Nombre de pages : 364
Prix : 17,90 €
#ISBN9782367406602
Synopsis

Les humains ont massacré les mers et les océans. L’eau s’est évaporée ; les animaux sont morts. Quelques années plus tard, les mers et les océans reviennent. Ils déferlent sur le monde sous la forme de marées fantômes et déplacent des vagues de poissons spectraux, tous avides de vengeance. Les fantômes arrachent leurs âmes aux hommes et les dévorent. Bientôt, les humains eux aussi seront éteints… Leur dernier rempart face à la mort : les exorcistes. Caste indispensable à l’humanité, les exorcistes sont bien entendu très convoités. L’un d’eux, Oural, va se faire kidnapper par une bande de pirates qui navigue sur les mers mortes à bord d’un bateau fantôme. Voilà notre héros embarqué de force dans une quête sanglante et obligé, tôt ou tard, de se salir les mains…

MON avis

J’ai lu ce roman dans le cadre du prix littéraire de l’imaginaire de Booktubers App 2020 dont il est finaliste. Je dois dire que je ne partais pas très confiante, car la thématique post-apocalyptique écologique ne m’attirait pas. J’ai finalement passé un bon moment même si, comble de l’ironie, j’ai trouvé la thématique et l’univers pas assez exploités. 

Un univers pas assez convaincant

Mers Mortes se situe dans un monde futuriste où le réchauffement climatique a causé la disparition des mers et des océans entraînant la mort d’énormément d’espèces animales et d’une grande partie de la population humaine. Pour se venger des hommes responsables de la catastrophe, les animaux marins reviennent sous forme de fantômes lors de marées et s’attaquent aux humains.  

Face à ce résumé, le roman nous promet donc une thématique écologique forte et des messages de sauvegarde de l’océan et de la planète de manière générale. Sauf que… je n’ai pas vraiment retrouvé ces messages à la lecture. L’univers est assez peu développé, notamment d’un point de vue scientifique. Comment est-il possible que des hommes survivent dans ces conditions ? Que s’est-il passé exactement pour que les océans disparaissent et quelles ont été les conséquences sur la nature ? L’autrice apportent quelques éléments de réponse, mais très peu et il est donc difficile de trouver l’univers vraiment crédible. Je ne parle bien sûr pas des éléments fantastiques qui servent à l’intrigue, mais bien de la base de l’univers qui doit être un minimum crédible puisqu’il se veut représenter un futur possible de notre planète. En soi, le manque de solidité de l’univers ne pose pas de problème vis-à-vis de l’intrigue, mais malheureusement il dessert le message écologique. Je ne suis ainsi pas convaincue qu’une personne climato-sceptique ou n’ayant pas conscience des problèmes environnementaux ait un déclic grâce à la lecture de ce roman. 

De plus, ayant lu d’autres romans d’Aurélie Wellenstein, j’ai étonné par le côté très soft de celui-ci. L’autrice m’a habituée à des intrigues violentes et très poussées d’un point de vue psychologique. Mers Mortes offre une intrigue plus légère, ce qui rend le message écologique trop adouci à mon goût et un roman plus divertissant qu’engagé. 

Une intrigue prenante et divertissante

Outre ces défauts de l’univers, le roman se veut très divertissant avec une intrigue qui fonctionne bien et des éléments fantastiques bien pensés. Toute la mythologie autour des marées fantômes et des hommes – appelés exorcistes – pouvant lutter contre elles est vraiment originale et bien développée par l’autrice. Malgré le fait que la structure du roman soit un peu répétitive puisque le récit alterne entre périodes d’accalmie et périodes de marée, il y a peu de temps morts. Comme d’habitude la plume de l’autrice est extrêmement fluide et elle joue habilement entre scènes d’action et scènes plus calmes dynamisées par la tension et le mystère. De plus, le récit est extrêmement visuel voire cinématographique, on imagine sans peine le bateau pirate prit dans une marée et attaqués par des centaines d’animaux fantômes, ce qui rend le récit d’autant plus immersif.

Les personnages ne sont pas extrêmement développés et il n’est donc pas forcément aisé de s’identifier à eux, mais ils possèdent un côté touchant quand on gratte un peu sous la surface. Comme souvent dans les romans d’Aurélie Wellenstein, les personnages évoluent beaucoup au fil du récit. Si certains sont vraiment agaçants au début de l’intrigue, car ils ont du mal à remettre en question leurs convictions, ils apprennent beaucoup en côtoyant d’autres personnages très différents d’eux. Finalement, les personnages très sombres au départ finissent par montrer un aspect beaucoup plus lumineux d’eux-mêmes, ce qui offre au récit une magnifique fin.


Conclusion


Mers Mortes est un récit post-apocalyptique dans lequel mers et océans ont disparu du fait du réchauffement climatique. Le récit se veut être un texte écologique même s’il est en réalité plus divertissant que vraiment engagé, le manque de développement de l’univers ne permettant pas de réellement apporter un message écologique crédible. Cependant, l’intrigue est très agréable à suivre, la part de fantastique est particulièrement originale et bien menée. La plume très fluide et visuelle de l’autrice rend le récit très immersif et très aisé à suivre et offre un bon moment de lecture dans ce texte finalement beaucoup plus lumineux qu’il n’y paraît au premier abord.

bonne lecture


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6 réflexions sur “[Chronique] Mers Mortes, d’Aurélie Wellenstein #PLIB2020

  1. tampopo24 29 juillet 2020 / 7 h 47 min

    Ce que tu notes sur le roman en positif comme négatif revient souvent dans les autres chroniques aussi, ça doit être le titre qui est comme ça ^^
    Je continue à avoir envie mais je suis prévenue.

    Aimé par 2 personnes

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