[Chronique] Les enfants d’Aliel – tome 1 : le grand éveil, de Sara Schneider

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« Mais un incendie ravageur avait déjà repris possession des pensées de la jeune femme, entraînant avec lui ses hordes de cadavres carbonisés et déformés. La puissance destructrice de cette vision l’empêchait d’envisager la moindre issue. »


 
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Les enfants d’Aliel – tome 1 : le grand éveil
Autrice : Sara Schneider
Illustration : Mireille Lachausse
Éditeur : Le chien qui pense
Genre : Fantasy
Date de parution : 01/03/2019 (France)
Nombre de pages : 375
Synospsis
Lilas fuit pour sa survie. Son poursuivant sur ses talons, elle se faufile entre racines et fourrés. Lorsqu’il gagne du terrain, elle en appelle à cette nature dont elle se sent si proche, afin qu’elle lui vienne en aide. Étrangement, l’individu n’est que très peu gêné par la végétation qui se dresse alors sur son passage. Au sortir du bois, à bout de souffle, la jeune femme contourne une cuvette herbeuse où le sol s’est affaissé. Sans parvenir à se l’expliquer, elle sait que la colline surplombe une faille vertigineuse dans la roche. Elle s’avance jusqu’au fond du trou. La créature avance elle aussi. Comme le dernier souhait d’une condamnée, Lilas visualise le fond de la cuvette qui s’effondre sous le poids de son agresseur.
Et le sol avale la bête.

MON avis

Les enfants d’Aliel est le premier tome d’une saga d’une autrice suisse qui contera au total cinq tomes.

Ce roman nous emmène sur les traces de la jeune Lilas qui découvre un jour qu’elle possède un don et que son existence est désormais menacée. Aidée par un étrange animal nommé Flynn, un chat capable de se changer en lynx, elle part sur les traces d’autres personnages possédant eux aussi un don et qui pourrait l’aider à vaincre la force obscure qui s’étend sur leur monde. 

Le premier élément assez remarquable de ce roman est la plume de l’autrice. Elle utilise un vocabulaire assez recherché, ce que l’on trouve assez rarement en young adult et qui est assez agréable. Cependant, le style est très dense ce qui rend le roman assez long à lire. Cette densité vient surtout du fait qu’il y a énormément de détails dans ce roman. L’autrice nous dis absolument tout que ce soit au niveau des descriptions, des actions ou des sentiments des personnages et j’ai eu parfois le sentiment qu’elle ne laissait pas au lecteur la possibilité de comprendre et de déduire les choses par lui-même. Le style de ce roman est intéressant et change vraiment des carcans habituels, mais il aurait mérité d’être allégé, car le lecteur peut facilement déduire par mal d’éléments par lui-même et la lecture aurait été beaucoup plus fluide. 

En ce qui concerne l’intrigue, on peut dire qu’on est sur un tome assez introductif. Dès le départ, beaucoup d’éléments importants sur l’univers nous sont expliqués. On découvre donc très vite que certains personnages ont des dons et dans quel contexte ils les développent. Je pensais que les révélations se feraient au fur et à mesure de l’histoire, mais finalement, la plupart des éléments sont posés dès le départ et après tout, pourquoi pas ? Il y a donc beaucoup d’éléments à comprendre au début, il faut être assez concentrés, mais tout est très vite assimilé. Ce premier tome nous livre donc les bases essentielles pour bien appréhender l’univers et reste assez classique en termes d’intrigue. Il ne se passe pas tant de choses que ça dans ce premier tome qui, j’ai l’impression, était surtout là pour nous permettre de rencontrer les différents protagonistes qui vont être très importants pour la suite. 

Ce roman est réellement un récit de voyage. L’héroïne, son frère et Flynn se déplacent sans arrêt à travers leur monde, les Terres Franches, pour retrouver d’autres personnes possédant le don. Le récit aurait donc pu vite devenir assez redondant, mais finalement, elle a réussi à faire en sorte qu’on ne s’ennuie pas et à se renouveler durant ce voyage. Cela est notamment dû au fait qu’à un certain moment du récit, le point de vue va d’un seul coup changer. Je dois avouer que j’ai vraiment beaucoup aimé ce nouveau point de vue. Le récit m’a semblé beaucoup plus fluide, comme si l’autrice savait où elle voulait aller avec lui et qu’elle était plus sûre d’elle. Ce nouveau point de vue a donné un regain d’énergie au roman et j’ai beaucoup aimé ce nouveau personnage. J’avais un peu de mal avec le personnage de Lila qui me semblait trop parfait et ce nouveau personnage qui est un peu le Robin des bois des Terres Franches m’a tout de suite beaucoup plus plu ! De plus, il nous emmène dans un environnement un peu différent au sein d’une ville aux allures médiévales et c’était assez plaisant de se poser un peu et de quitter les longues chevauchées dans la nature. À ce propos, c’est une très bonne idée d’avoir mis une carte au début du roman, sans elle je pense que j’aurais été perdue dans cet univers, donc c’est un point vraiment très appréciable. 

Ce roman est donc plutôt assez classique en termes d’intrigue, mais reste assez plaisant même si je pense qu’il se révélera plus dans les prochains tomes. Le point fort reste sa mythologie très originale. L’autrice a inventé toute une mythologie autour de deux sœurs : Aliel qui œuvre du côté du bien et Orga qui est du côté du mal. On peut bien sûr reprocher le manichéisme de cette histoire, mais le tout reste quand même très bien pensé. Chaque chapitre commence par un petit texte qui nous relate l’histoire des deux sœurs. Leur histoire est très mystérieuse et on a forcément envie de découvrir ce qui a pu leur arriver. Dans cette mythologie, on trouve également des animaux capables de communiquer avec les humains. J’ai beaucoup aimé cet aspect de l’histoire, globalement j’aime beaucoup les récits qui mettent en avant des animaux particuliers, je suis assez bon public avec ça !  

Pour finir, il y a quand même un point principal que je reprocherais à l’intrigue : ses incohérences. Il ne s’agit pas de grosses incohérences sur le fond, mais plutôt de ce qu’on peut appeler des « faux raccords ». On nous dit quelque chose qui est finalement contredit quelques lignes plus loin (un cheval blessé qui ne peut plus être monté, qui n’est plus blessé au paragraphe d’après, par exemple). Ce ne sont pas des choses très graves, mais ça revient assez souvent dans le texte et c’est donc quand même dérangeant pour la construction globale de l’histoire. 

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Conclusion


Les enfants d’Aliel est un premier tome plutôt introductif dans le sens où il nous présente surtout les personnages et la mythologie très originale de l’univers. C’est agréable de suivre les personnages à travers leur quête et le récit réussit à se renouveler pour ne pas tomber dans quelque chose de trop répétitif. Cependant, le style mériterait d’être un peu allégé, car il faut un temps pour s’y habituer qui pourrait freiner les lecteurs, surtout les plus jeunes, et il y a pas mal de petites incohérences qui auraient pu être évitées. 

bonne lecture 

Merci à l’autrice pour l’envoi de ce roman ! 

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