[Chronique] Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins, d’Alejandro Palomas

Le petit garçon qui voulait être mary poppins
 
« Il reste à peine plus d’une journée avant la fin du trimestre et tout s’est tellement accéléré que j’ai peine à croire que j’ai rencontré Guille pour la première fois il y a seulement quelques semaines. Mais tel est le temps quand les sentiments sont en jeu : capricieux, imprévisible, parfois bon camarade et à d’autres moments, le pire des ennemis. »


le petit garçon qui
 
Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins
Auteur :
Alejandro Palomas
Traduction : Vanessa Capieu
Éditeur
: Cherche midi / Pocket
Genre : Contemporain
Date de parution : 2 janviers 2020
Nombre de pages : 221
Prix : 20 € (broché) / 6,95 € (poche)
 
Synopsis
C’est l’histoire d’un petit garçon débordant d’imagination qui voue un amour sans bornes à Mary Poppins. L’histoire d’un père un peu bougon, qui vit seul avec ce fils sensible et rêveur dont il a du mal à accepter le caractère. D’une institutrice qui s’inquiète confusément pour l’un de ses élèves qui vit un peu trop dans ses rêves. D’une psychologue scolaire à qui on envoie un petit garçon qui a l’air d’aller beaucoup trop bien. Quel mystère se cache derrière cette apparence si tranquille, et pourtant si fragile ?
 
MON avis
Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins est un roman assez éloigné de ce que j’ai l’habitude de lire, car il ne s’agit ni d’un thriller ni de littérature de l’imaginaire, et pourtant ce titre aura été suffisant pour attiser ma curiosité. S’il ne s’agit pas de SFFF, mais bien d’un récit contemporain, on est tout de même emporté dans l’imaginaire de Guille, petit garçon de 7 ans et héros de cette histoire, qui a développé une fascination pour Mary Poppins. 
 
Si Guille est le personnage central autour duquel tourne l’intrigue, ce récit suit en réalité alternativement plusieurs personnages : la maîtresse d’école de Guille, première à se rendre compte que l’imaginaire de Guille cache peut-être un problème plus profond, son père et la psychologue scolaire qui va le suivre. On apprend ainsi à découvrir le jeune garçon directement de son point de vue ou indirectement grâce à des dessins qu’il réalise à la demande de la thérapeute, mais aussi à travers le point de vue des autres personnages. On comprend vite que Guille est différent des enfants de son âge, il a une grande sensibilité, ne se comporte pas comme la société incite les garçons à se comporter et il a développé une étrange passion pour Mary Poppins. Ainsi l’univers de Mary Poppins est très présent dans le récit et apporte une touche de fantaisie, de douceur et de bonne humeur dans cette histoire qui prend un ton de plus en plus tragique au fil des pages. 
 
Et justement, je craignais au début de la lecture de tomber sur un livre simplement feel good, plein de bons sentiments alors que j’aime plutôt les histoires tragiques (d’où le fait que je m’oriente plutôt vers les thrillers que vers des romans feel good/contemporains en temps normal). Et pourtant, si le récit possède bien un côté extrêmement lumineux, l’aspect tragique est très présent et s’accentue au cours du récit mais sans jamais tomber dans le pathos. Au contraire, Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins réussit à nous parler des sujets les plus difficiles qui soient avec beaucoup de bienveillance et de délicatesse. Les passages des séances entre Guille et de sa thérapeute sont particulièrement réussis, ils sont touchants et amènent petit à petit le personnage de Guille à se livrer et à exposer au grand jour les problèmes qu’il rencontre dans sa sphère familiale d’une manière assez originale. Guille est un personnage très attendrissant du fait de sa sensibilité, mais également de son côté très éveillé. Si Alejandro Palomas retranscrit parfaitement bien dans ce personnage ce que peut être un garçon de 7 ans, il ne l’infantilise pas pour autant et montre même qu’il comprend plus de choses qu’on pourrait le penser. L’auteur aborde d’ailleurs assez bien les différences de perception entre les adultes et les enfants et leur manière différente de gérer les mêmes choses. La question de la différence est également abordée à travers ce personnage et l’auteur montre bien la force qui découle de la différence et l’importance de la bienveillance et de l’acceptation des autres tels qu’ils sont. 
 
Finalement, le déroulé de l’intrigue est assez prévisible et on comprend vite ce qui se trame dans la vie de Guille. Pourtant, ce petit conte moderne se dévore d’une traite et fascine par la manière dont l’auteur mêle gravité et luminosité. Le récit est assez court pour qu’on ne s’ennuie pas même en ayant compris son dénouement, et l’univers merveilleux de Mary Poppins associé à des personnages touchants offrant une belle leçon de bienveillance nous permettent de passer un excellent moment ! 

Conclusion


Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins est un roman polyphonique centré autour de Guille, un jeune garçon de 7 ans qui semble différent des enfants de son âge. On se retrouve à la fois dans la tête du jeune garçon, mais aussi d’adultes qui le suivent et essayent de comprendre sa drôle de passion pour Mary Poppins et les failles qui se cachent en lui. C’est un récit très doux, qui parle d’acceptation, de différence, mais qui possède également une forte dimension tragique traitée de manière très intimiste. Si le tout se révèle assez prévisible, ça reste un roman touchant aux personnages atypiques très bien dessinés. 
 
TB lecture
 

6 réflexions sur “[Chronique] Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins, d’Alejandro Palomas

  1. tampopo24 14 août 2021 / 8 h 46 min

    Le titre m’a toujours attiré mais avec certaines craintes que tu partageais apparemment sur la catégorie contemporaine ou la gestion du pathos. Du coup ta chronique me convainc vraiment. Merci ☺️

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  2. OmbreBones 14 août 2021 / 16 h 36 min

    Je suis très intriguée ! Je ne pensais pas du tout que ce livre évoquait ces sujets 🤔 je me le note !

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  3. Yuyine 18 août 2021 / 8 h 42 min

    Grand coup de coeur pour moi. C’est bienveillant et lumineux tout en abordant effectivement des thématiques très graves. Il m’a fait l’effet d’un baume sur le coeur ce livre.

    Aimé par 1 personne

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