[Chronique] La mer sans étoiles, d’Erin Morgenstern

La mer sans étoiles

Dans la bibliothèque de son université, Zachary Ezra Rawlins trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Découvrant avec stupéfaction qu’une scène de son enfance y est décrite, il décide d’en savoir davantage. C’est le début d’une quête qui le mènera à un étrange labyrinthe souterrain, sur les rives de la mer sans Étoiles. Un monde merveilleux fait de tunnels tortueux, de cités perdues et d’histoires à préserver, quel qu’en soit le prix…

MON avis

Après Le cirque des rêves que j’avais lu et chroniqué il y a plusieurs années, j’ai retrouvé avec grand plaisir la belle plume et les univers oniriques d’Erin Morgenstern avec La mer sans étoiles, un roman bluffant par son originalité et sa construction.

La mer sans étoiles c’est l’histoire de Zachary qui va un jour trouver un mystérieux livres à la bibliothèque de son Université. Doux chagrins, c’est ce texte dans lequel Zachary va se reconnaître, car une des histoires racontée à l’intérieur est la sienne, celle d’un enfant qui a un jour vu une porte, mais qui n’a pas osé l’ouvrir. En enquêtant sur ce livre, Zachary va être plongé dans un monde merveilleux, un monde avec des abeilles, des épées, des cœurs et des clés, mais aussi une mer sans étoiles. 

« Zachary Ezra Rawlins fixe des yeux la version miniature des mêmes symboles qu’il a autrefois contemplés dans la ruelle derrière la boutique de sa mère et se demande comment, exactement, il est censé continuer une histoire dont il ignorait faire partie. »

Pousser la porte de la mer sans étoiles ne se fait pas sans peine et il faut mériter le voyage. Erin Morgenstern ne nous prend pas la main, elle nous emmène dans un récit étrange, plein de métaphores et de personnages au tempérament bizarre et aux réactions qu’on ne comprend pas très bien. Il ne faut donc pas chercher à tout comprendre tout de suite, mais plutôt essayer de se laisser porter par la plume de l’autrice, qui charme par sa finesse et son élégance et qui installe une atmosphère onirique saisissante. 

Le début du roman nous emmène dans une aventure qui prend son temps pour installer une ambiance envoutante. Le ton est plutôt léger avec une alternance de chapitres concernant la vie de Zachary et des chapitres contenant des contes et des fables venant de la mer sans étoiles comme les histoires que l’on peut trouver dans Doux chagrins. Les personnages rencontrés – et même les antagonistes – dégagent tous une forme d’humour et les histoires merveilleuses qui sont racontées nous font voyager dans un univers fascinants. Le récit nous emmène ainsi dans un voyage merveilleux dont on ne connaît pas la destination, mais dont on apprécie l’étrange traversée qui nous surprend un peu plus à chaque tournant. 

Alors que l’on voyage avec une légèreté déconcertante, le récit évolue petit à petit pour prendre un ton plus inquiétant. Les sentiments auparavant édulcorés deviennent plus graves. Le côté sombre de cet univers merveilleux se dévoile montrant une toute nouvelle facette nous faisant passer du rêve au cauchemar. On découvre alors des histoires perdues et oublies et les aventures de Zachary s’assombrissent. Ainsi La mer sans étoile est un roman qui parle d’amour, mais surtout de tous les sentiments cruels qui en découlent. Sous la beauté de cet univers, Erin Morgenstern aborde toutes les facettes des difficultés liés à l’amour (l’absence, la perte, la haine l’attente…) toujours avec douceur et délicatesse. Les personnages traversent des épreuves et ces thématiques pourraient paraître bien sombre, pourtant La mer sans étoiles reste un roman lumineux, rempli d’espoir et de beauté. 

C’est aussi un roman qui rend hommage de manière fabuleuse aux livres et aux histoires et qui offre une fascinante double lecture. La mer sans étoiles est un roman idéal pour tous les amoureux de métaphores qui aiment analyser chaque mot et tous les sens cachés de leurs lectures. Je me suis amusée à essayer de comprendre ce qui représentait chaque personnage de cette histoire, car rien n’est laissé au hasard par l’autrice et je n’ai aucun doute qu’une relecture me permettrait de découvrir de nouveaux éléments que je n’avais pas aperçus lors de la première lecture.

La mer sans étoiles est un fabuleux roman qui nous emmène dans un monde merveilleux, poétique et onirique. Un monde non dénué de noirceur, mais dont la beauté brille de mille feux. Amoureux d’histoire et d’aventures n’hésitez pas à partir à la découverte des personnages touchants qui peuplent ce monde et tentez de décrypter les mystères qui les entourent. 

coup de coeur

D’autres avis : Zoé prend la plumeYuyine 


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La mer sans étoiles
Autrice :
Erin Morgenstern
Traduction : Julie Sibony 
Couverture : Rémi Pépin
Maisons d’édition :  Sonatine / Pocket
Genre : Fantasy
Publication française :  15 octobre 2020
Nombre de pages : 656 pages (broché)
Prix : 23 € (broché) / 10,90 € (numérique) / 9,70 € (poche)
 
 

2 réflexions sur “[Chronique] La mer sans étoiles, d’Erin Morgenstern

  1. tampopo24 18 février 2024 / 21 h 41 min

    Un livre sur les livres, les histoires, forcément ça m’intéresse surtout avec ce que tu laisses entendre de la construction et de la plume. C’est noté ! Et j’espère aimer autant que toi quand je le lirai 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 19 février 2024 / 21 h 53 min

      Oui pour tous les amoureux de livres qui adhèrent aux récits métaphoriques où il faut un peu creuser la surface, ça ne peut que plaire !

      Aimé par 1 personne

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