[Chronique] Emma dans la nuit, Wendy Walker

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« Quand j’y pense, j’ai la nausée. Parce que j’ai honte et parce que ça me dégoûte, mais aussi parce que je sais que le mal existe et qu’il peut prendre les traits de l’amour de manière si convaincante qu’il rend les gens aveugles. »


 
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Emma dans la nuit
Autrice 
: Wendy Walker
Éditeur : Pocket
Traductrice : Karine Lalechère
Genre : Thriller
Date de parution : 15 février 2018
Nombre de pages : 363
Prix : 7,50 €
Synospsis

MON avis

J’ai lu ce roman dans le cade du prix nouvelles voix du polar où il est sélectionné dans la catégorie roman étranger. 

Je n’avais jamais entendu parler de ce thriller qui, sur le papier me semblait assez classique et finalement j’ai été très agréablement surprise ! Ce roman est un thriller psychologique qui met en avant le trouble de la personnalité narcissique et ses conséquences dans le cadre familial. Les chapitres alternent entre Cassandra qui revient soudainement chez elle après avoir disparue pendant trois ans et la psychiatre du FBI qui va la suivre et essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et surtout essayer de retrouver Emma, la sœur de Cassandra qui, elle, n’est pas revenue…  

J’ai tout d’abord beaucoup aimé la portée psychologique du roman et notamment le fait qu’il soit centré sur un groupe de femmes. On parle souvent de « pervers narcissique » désignant la plupart du temps un sujet masculin, mais ici on est dans toute autre chose et c’est la relation mère-filles qui est disséquée. Le personnage de la psychiatre permet de mettre en avant les différents mécanismes de la maladie de manière très précise. On comprend mieux les causes de la maladie et ses conséquences sur la personne malade et sur ses proches. Au fur et à mesure du récit de Cassandra, on va comprendre les rouages de la maladie et la manipulation mentale qu’on subit les personnages petit à petit et finalement comprendre les causes de la disparition des deux adolescentes. J’ai eu l’impression que l’autrice maîtrisait très bien le sujet de cette maladie et elle indique d’ailleurs dans les remerciements avoir reçu l’aide de plusieurs spécialistes. De ce fait, l’évolution de la psychologie des personnages semble très juste et réaliste et amène bien à la révélation finale. 

En dehors de ce côté psychologique, quasiment tout le roman est consacré au récit de Cassandra. On pourrait penser, au vu du titre, qu’Emma serait le personnage central de l’histoire, mais c’est bien Cassandra, la cadette, que l’on va suivre et, il faut le dire, c’est terriblement addictif. Le récit de Cassandra sur tout ce qui lui est arrivé pendant les trois ans où elle a disparu, mais aussi sur ce qui a entraîné sa disparition est vraiment très prenant. Le plus intéressant est d’essayer de deviner si elle dit la vérité ou non, son discours paraissant quand même assez crédible. Mais on s’en doute, tout ne doit pas être si simple et, petit à petit, beaucoup de secrets de famille vont être percés à jour. Il y a donc énormément de suspens dans ce livre et il est assez difficile de le lâcher avant de l’avoir terminé. Ce récit est en fait un jeu de manipulation très bien menée par l’autrice et assez subtil pour qu’on ne devine pas tout… 

La révélation finale est vraiment surprenante, il est difficile de la deviner à l’avance, car elle est beaucoup moins simple qu’elle n’y paraît, mais tout à fait cohérente vis à vis du travail sur la psychologie des personnages. On pourrait dire qu’elle est un peu tirée par les cheveux, mais c’est le prix à payer pour qu’on ne la devine pas trop facilement. Et finalement, il arrive qu’on voie des faits divers dans la presse qui semblent moins crédibles que le dénouement ce roman, donc je suis personnellement très satisfaite de la fin et il est pourtant assez rare qu’un thriller arrive à me surprendre.

L’avantage avec ce roman, c’est qu’on s’éloigne des classiques enquêtes policières où l’on suit le travail des enquêteurs. Ici l’enquête est présente pour retrouver Emma, mais reste la toile de fond du récit. On est au courant régulièrement des avancées, mais l’intrigue ne se focalise absolument pas dessus. Pour autant, l’histoire est très dynamique avec pas mal de révélations et très peu de temps morts, elle ne tombe pas dans l’écueil des romans psychologiques qui sont parfois très lents. Au contraire la fin est même très rapide et l’autrice aurait pu prendre un peu plus son temps. Mais toutes les réponses à nos questions dont on ne ressort pas avec un sentiment de frustration. 

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Conclusion


Sur fond de disparition, ce thriller psychologique dissèque les conséquences d’un trouble psychiatrique sur la mécanique familiale avec une grande justesse. L’intrigue est extrêmement bien menée sans temps mort et les jeux de manipulation nous emmènent vers un dénouement surprenant.

tb lecture

Merci à Pocket pour l’envoi de ce roman

5 réflexions sur “[Chronique] Emma dans la nuit, Wendy Walker

      • OmbreBones 24 août 2019 / 10 h 09 min

        Si en dehors de l’imaginaire j’aime beaucoup les romans psychologiques qui exploitent les névroses, c’est un sujet qui me passionne 🙂 même si ça ne se voit peut être pas toujours dans mes lectures xD

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