[Chronique] Le garçon et la ville qui ne souriait plus de David Bry

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« Ceux-là s’arrogent un pouvoir qui ne devrait jamais être à notre portée. Nul ne doit disposer de la vie d’un autre. Et nul ne doit non plus condamner quelqu’un pour ce qu’il est. »


 
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Le garçon et la ville qui ne souriait plus
Auteur 
: David Bry
Illustratrice : Mélanie Delon
Éditeur : Lynks
Genre : Science-fiction
Date de parution : 10 janvier 2019
Nombre de pages : 362
Prix : 16,90 €
Synopsis

Romain fuit chaque nuit sa demeure bourgeoise et confortable, pour rejoindre la Cour des Miracles où vivent les anormaux – fous, difformes, obèses, et autres parias parqués là par les Lois de l’Église. Le soir de ses quinze ans, il découvre qu’un terrible complot vise les habitants de la Cour.
Des coupe-gorges de Mouffetard aux ruines de Notre-Dame, il devra compter sur son ami Ambroise, sur Joséphine, Lion et Akou, pour lever le voile sur la conjuration et échapper aux terribles Lames Noires, à la solde de l’archevêque de Paris.
Dans un monde assombri par la peur et l’intolérance, le salut peut-il venir de quelques adolescents en quête d’amour et de liberté ?

MON avis

Si vous vous souvenez de mon bilan de l’année 2018, Que passe l’hiver de David Bry avait été la lecture la plus marquante de cette année. J’ai quand même hésité à lire Le garçon et la ville qui ne souriait plus à cause du côté jeunesse, mais absolument tout le monde me l’a conseillé donc j’ai craqué !

Ce roman s’installe dans un Paris uchronique où le XVIIIe siècle est marqué par l’instauration d’une loi de la norme se traduisant par la mise à l’écart de tous les êtres « anormaux » aux yeux de la société. L’auteur reprend le concept de cour des Miracles, une zone de non-droit qu’il situe sur l’île de la cité et où tous les anormaux vont être parqués.

J’ai beaucoup aimé le concept du roman et la réappropriation de ce Paris du XVIIIe siècle par l’auteur. Habitant à Paris et traversant tous les jours la rue Mouffetard citée dans le synopsis, il est vrai que j’apprécie toujours beaucoup voir les personnages déambuler dans ces lieux bien connu surtout quand il y a un contexte historique derrière. Ce roman offre ainsi une très belle description de la ville de Paris, très visuelle même pour ceux qui ne la connaîtrait pas. L’auteur a vraiment travaillé son texte pour le rendre le plus réaliste possible à travers ces lieux, mais aussi son style d’écriture. Ainsi, les familles bourgeoises n’emploient pas le même vocabulaire que les anormaux mis à l’écart de la société parfois dès leur plus jeune âge. L’auteur développe donc tout un vocabulaire argotique qui s’intègre parfaitement bien dans le récit et y apporte un vrai plus. Ce vocabulaire n’est pas bien difficile à comprendre avec le contexte, mais on trouve un lexique en fin d’ouvrage qui est le bienvenu et qui sera peut-être utile aux plus jeunes qui sont quand même la cible de ce roman !

L’auteur a donc parfaitement peaufiné le contexte du récit pour lui offrir des bases très solides. Concernant l’intrigue, j’ai trouvé personnellement qu’elle allait trop vite, car j’aime les récits qui prennent du temps pour s’installer et pour expliquer les choses. C’est vraiment le seul aspect qui fait que j’ai peut-être un avis un peu enthousiaste que la majorité. C’est un roman qui comporte énormément d’action, il y a très peu de temps-mort, car les personnages sont dans une certaine urgence face à la menace qu’ils doivent affronter. Certains évènements sont expliqués en quelques lignes voire une seule phrase pour ne pas perdre de temps dans le récit et j’avoue que ça me coupait parfois un peu de l’histoire. Il y a également quelques petites facilités. Les personnages mis en avant dans ce récit sont très jeunes pour la plupart et réalisent des choses assez incroyables. Ils utilisent des armes à feu, se battent contre des adultes armés et ont parfois des blessures assez graves, mais ils s’en sortent toujours assez facilement. Je sais que tous ces points sont liés à la cible jeunesse du récit et qu’ils ne gêneront sûrement pas ce lectorat donc je ne m’en formalise pas. L’intrigue reste haletante avec des personnages forts et des messages importants et c’est bien ça qui en fait un très bon livre jeunesse.

Parlons justement de l’aspect hyper positif du récit : les personnages et les très belles valeurs que prônent ce texte. David Bry a créé toute une grande palette de personnages dans ce récit qui apportent tous un message de tolérance. La question de la différence est le cœur de cette histoire et à travers cette bande de personnages hyper attachante, l’auteur montre à son lectorat que l’importance est une force et va même plus loin en analysant ce que serait la société si tout le monde était pareil. Ce roman met en avant le fait qu’il faut accepter la différence des autres et qu’elle est même essentielle dans une société, mais aide aussi à accepter sa propre différence. Le tout sans jamais être moralisateur. Je suis particulièrement sensible aux messages apportés par ce livre et je trouve ça génial qu’une telle histoire à destination de la jeunesse existe. Ce roman est un roman un beau roman d’apprentissage porté par une intrigue divertissante et j’espère qu’il pourra éveiller certaines consciences !

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Conclusion


David Bry nous offre un récit uchronique où le contexte historique et culturel est parfaitement bien maîtrisé. Il joue avec le langage pour montrer la barrière qui se dresse entre les êtres acceptés par la société et les autres dits anormaux. À travers des personnages très attachants, de très belles valeurs de tolérance et d’acception de soi sont transmises dans un récit dynamique et haletant qui plaira indéniablement à la cible visée ! 

bonne lecture

4 réflexions sur “[Chronique] Le garçon et la ville qui ne souriait plus de David Bry

  1. Elhyandra 22 septembre 2019 / 14 h 33 min

    Je n’ai lu que son roman adulte pour l’instant mais celui-là a l’air tout aussi touchant

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