[Chronique] Félines, Stéphane Servant #PLIB2020

Félines
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« On se dit qu’on a le temps. Toute la vie devant soi. C’est comme voir une étoile filante dans le ciel et se dire qu’on fera un vœu demain ou la semaine prochaine. Mais la vérité c’est que ces moments-là ne reviennent jamais. Les étoiles passent et s’éteignent. Ça ne sert à rien de faire un vœu sous un ciel vide. »


 
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Félines
Auteur :
Stéphane Servant
Illustrateur : Patrick Connan
Éditeur : Rouergue
Genre : Fantastique
Date de parution : 21 août 2019
Nombre de pages : 375
Prix : 15,80 €
 #ISBN9782812618291
Synopsis
Personne ne sait exactement comment ça a commencé. Ni où ni quand d’ailleurs. Louise pas plus que les autres. Ce qui est sûr, c’est quand les premiers cas sont apparus, personne n’était prêt et ça a été la panique. Des adolescentes qui changeaient d’un coup. Des filles dont la peau se recouvrait de… dont les sens étaient plus… et les capacités… Inimaginable… Cela n’a pas plu à tout le monde. Oh non ! C’est alors qu’elles ont dû se révolter, être des Félines fières et ne rien lâcher !

MON avis

Je devais lire ce roman dans le cadre du prix littéraire de l’imaginaire Booktubers App (PLIB2020) puisqu’il fait partie des cinq finalistes. Il est important de savoir que je n’aurais jamais lu ce livre sans ce prix étant donné que je ne suis pas la cible et que j’avais déjà eu un avis mitigé sur le précédent roman de l’auteur Sirius.

Cette chronique sera un peu particulière puisque je n’ai pas été au bout de Félines. J’ai lu un peu plus de 50% du roman, mais même s’il se lisait particulièrement vite et facilement, je n’ai pas pu aller plus loin à cause de certaines points négatifs que j’ai tendance à fuir dans mes lectures. Cela reste un avis personnel d’autant plus que ce roman semble être énormément apprécié et il est possible que ces défauts soient atténués ou remis en question dans la seconde partie du roman.

 Une écriture qui m’a éloignée du récit

 Félines est un roman particulier dans sa forme puisqu’on suit le témoignage de Louise qui nous raconte de son point de vue le bouleversement qui a eu lieu suite à une étrange mutation métamorphosant le corps d’adolescentes. Louise a elle-même subit la mutation et nous raconte sa vie d’avant, l’arrivée soudain de la mutation, et comment celle-ci a changé le regard de la société.

Etant donné que le récit est un témoignage le langage utilisé est très oral et très simple. Louise raconte son histoire en s’adressant directement à son auditeur et les phrases ont plus visé à être simples et percutantes que recherchées. En ce sens, le roman est très bien écrit et je ne blâme absolument pas le style d’écriture de l’auteur, simplement ce n’est pas un style que j’apprécie personnellement. Pour certains lecteurs, le style d’écriture n’est pas vraiment un critère important dans leur appréciation d’une lecture, personnellement, le style d’écriture joue énormément sur mes avis et j’ai énormément de mal à lire des livres dans lesquels je n’accroche pas au style.

Le style n’est pas le seul élément qui m’a gênée, car en soi, il est justifié par le type de narration voulu l’auteur. Le principal problème c’est que Louise est une adolescente et, quand elle s’adresse au lecteur, elle s’adresse également à des adolescents. Alors ce n’est pas un vrai problème puisque les adolescents sont bien le public visé. Mais moi, qui ait quitté l’adolescence depuis assez longtemps me suis sentie mise de côté par ce personnage. Je n’ai pas réussi à m’attacher à elle, encore moins à m’identifier et j’ai finalement bien senti que son témoignage ne m’était pas destinée. Encore une fois je ne suis pas la cible du récit et je ne doute pas que ce texte plaise aux adolescents donc c’est compliqué d’émettre ce genre de reproche, mais j’aurais aimé lire un texte plus universel. Si Louise exprime son témoignage, c’est bien pour que le grand public puisse entendre la parole d’une victime et balayer les idées reçues sur le mal qui la touche. Dans ce cas, pourquoi ne s’adresser qu’aux adolescents ?

Des messages pas assez percutants

Si les problèmes précédents m’ont surtout dérangée personnellement, mais ne constituent pas un vrai défaut pour la cible du livre, le point que je vais évoquer maintenant me paraît plus problématique.

Félines est un roman qui se veut engager, à travers la mutation qui ne touche que les femmes adolescentes, l’auteur semble vouloir aborder des problématiques féministes, une remise en cause de des normes imposées par cette société. Si cette thématique est hyper intéressante et importante d’autant plus pour la cible visée, elle est malheureusement engloutie au milieu de plein d’autres informations. À un moment du récit, de nouvelles thématiques apparaissent à chaque page, on tombe dans une surenchère d’informations différentes comme si l’auteur voulait aborder le plus de thématiques possibles dans son récit. Seulement, chacune de ces thématiques pourraient faire l’objet d’un roman entier pour pouvoir les exploiter et elles ne sont donc absolument pas développées. La thématique principale se retrouve complètement perdue au milieu de tout ça. L’intrigue n’avance pas, et les messages portés n’en sont que beaucoup moins percutants.

Quand enfin l’intrigue avance, elle reste très convenue et peu originale. Finalement, l’auteur ne fait que décrire des choses qui se sont déjà produites dans notre société et simplement transposée à une catégorie de personnes différentes. Je n’ai jamais ressenti de volonté d’aller plus loin, de proposer quelque chose de vraiment nouveau et original. Encore une fois, peut-être que cela vient dans la suite du roman que je n’ai pas lu, mais ce n’était pas le cas arrivée à plus de 50% du récit et c’était déjà trop pour moi.

Enfin, je n’ai pas évoqué l’aspect scientifique de la mutation, car finalement aucune explication n’était donnée sur ce point quand j’ai arrêté ma lecture. Je ne pense donc pas que l’auteur ait eu une réelle volonté de rendre la mutation crédible d’un point de vue biologique, mais qu’il s’agissait plutôt d’une métaphore pour servir son message, mais je comprends que ce point puisse déranger certains lecteurs. 


Conclusion


J’ai lu Félines dans le cadre du PLIB2020, mais malheureusement comme je le craignais ce récit n’était pas pour moi. Je n’ai pas accroché à la narration sous forme de témoignage qui a rendu le style trop oral pour moi et qui était surtout destiné à un public adolescent. N’étant pas la cible, je n’ai pas eu l’impression d’être la personne à qui s’adressait le récit. De plus, si la thématique principale abordée est particulièrement importante et intéressante, elle est malheureusement noyée sous une surenchère de thèmes très peu développés, ce qui la rend beaucoup moins percutante.

je n'ai pas aimé

11 réflexions sur “[Chronique] Félines, Stéphane Servant #PLIB2020

  1. Symphonie 13 juin 2020 / 9 h 47 min

    Un peu le même avis. Les thématiques en elles-mêmes sont très intéressantes… mais il y a tellement de thèmes qu’au final rien n’est réellement approfondi.

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