[Chronique] Le goût de la victoire, de Ken Liu

Le goût de la victoire

« Nous devons tous apprendre de nos erreurs. Tu m’as trahie parce que tu estimais n’avoir aucun autre choix. Tu viens d’apprendre une grande leçon : ce sont ces moments-là qui nous dévoilent notre âme véritable et nous poussent à lutter pour l’enrichir. »


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La dynastie Dent De Lion, tome 2 : Le goût de la victoire
Auteur :
Ken Liu
Traduction :  Elodie Coello
Éditeur : OutreFleuve / Pocket
Genre : Fantasy
Date de parution française : 3 octobre 2019
Nombre de pages : 696 (poche)
Prix : 22,90 € / 10,80 €
 
Synopsis
Kuni Garu, l’ancien voleur, est désormais empereur et gouverne les îles de Dara. Les temps de paix ne sont cependant pas aussi calmes qu’il le pensait, et les intrigues de cour se révèlent parfois plus cruelles que les champs de bataille. D’autant plus que le royaume est en pleine effervescence : l’Examen qui permet de recruter les meilleurs serviteurs de l’État va bientôt avoir lieu. C’est l’occasion pour Kuni de mettre à l’épreuve ses idées novatrices sur la société et d’enseigner à ses enfants les subtilités de l’exercice du pouvoir. Mais de l’autre côté de la mer, derrière le Mur de tempêtes, un nouvel ennemi attend son heure…
 
MON avis
J’avais eu un beau coup de cœur pour le premier tome de La dynastie Dent de Lion : La grâce des rois. Le deuxième tome se déroule bien des années après et nous montre les conséquences du nouveau régime politique en mettant en scène de nombreux nouveaux personnages. Attention le tome a été découpé en deux en français et il s’agit donc ici de la première partie du deuxième tome VO !
 
Dans La Grâce des rois, Ken Liu nous racontait la chute de l’Empire de Dara et le combat de deux hommes pour devenir le nouveau dirigeant. Le récit était ainsi narré à la manière d’un roman historique dans sa première partie, puis s’attardait plus sur l’aspect complot et trahisons qui vont de pair avec la guerre. Le deuxième tome de la trilogie est différent en tout point à son prédécesseur. L’heure n’est plus à la guerre, bien au contraire, l’Empire est stabilisé depuis de nombreuses années. Ce deuxième tome met en avant les conséquences du nouveau régime mis en place que ce soit au sein même de la cour royale ou dans le Royaume de manière générale. Ainsi on découvre un nouveau personnage, une jeune femme nommée Zomi qui a pour ambition de passer le plus prestigieux examen de l’Etat dont le but est de proposer les idées les plus novatrices pour améliorer l’Empire et devenir un conseiller royal. Zomi est un personnage issu de la plus petite classe sociale, à travers son histoire, Ken Liu nous montre les inégalités qui demeurent entre les différentes classes sociales malgré toute la volonté de l’Empereur de bâtir un monde meilleur. L’histoire alterne passé et présent pour nous conter toute l’histoire de Zomi, son enfance pauvre et la manière dont elle a réussi à obtenir un très haut niveau d’éducation. En parallèle, le reste de l’intrigue est plus ancré au sein de la royauté, puisque l’on suit les enfants et les concubines de l’Empereur au sein d’intrigues de cour. Ce deuxième tome est donc beaucoup plus lent que le premier, c’est surtout un récit qui s’attarde sur des idées. À travers l’apprentissage Zomi, on découvre de nombreux courants de pensées philosophiques, Ken Liu propose ainsi une grande réflexion sur la politique et la philosophique qu’il illustre ensuite dans les nombreux complots qui se mettent en place dans l’entourage de l’Empereur.
 
Si ce deuxième tome est plus lent et que l’on en ressent certaines longueurs, j’ai beaucoup accroché aux nouveaux personnages et particulièrement à Zomi dont j’ai beaucoup aimé découvrir l’histoire. C’est une jeune femme très intelligente et avec une très grande force de caractère qui trouve toujours le moyen de parvenir à ses fins. C’est également un personnage qui possède un handicap moteur et j’apprécie beaucoup de voir ce genre de diversité dans les récits. De manière générale, s’il manquait de femmes dans le premier tome, ce sont vraiment les femmes qui mènent la danse dans Le goût de la victoire ! Ken Liu met très bien en valeur ses personnages féminins et dénonce avec finesse la société patriarcale mise en place dans l’intrigue. En effet, sur les trois enfants de l’Empereur, il se pourrait bien que ce soit sa fille qui soit la plus compétente pour reprendre les rênes de Dara… Mais comment faire accepter au peuple et à la cour de transmettre le pouvoir à une femme qui n’est même pas l’aînée sans déclencher une guerre civile ? C’est l’une des nombreuses questions que pose Ken Liu et qui illustre bien les enjeux de ce deuxième tome. Il y a donc peu d’action, car ce sont beaucoup de réflexion et de stratégies à mettre en place, mais l’auteur nous montre bien dans la différence entre les deux tomes que les temps de paix sont tout aussi sensibles à gérer que la guerre. Un autre point intéressant de ce deuxième est le choc des cultures lorsque Zomi débarque à la cour royale. Deux classes sociales se retrouvent confrontées et si cela provoque des étincelles, tous les personnages apprennent les uns des autres et évoluent d’une belle manière. 
 
Intrigues de cour et réflexions philosophiques animent donc la majeure partie de ce deuxième tome, mais Ken Liu n’est pas au bout de ses surprises et propose un immense bouleversement vers la fin du récit. L’intrigue prend alors une dimension qu’elle n’avait encore jamais exploré, et ce, de manière très inattendue et l’auteur continue de nous surprendre jusqu’à la toute dernière ligne du roman. Ken Liu nous montre toute son habileté dans cette dernière partie pour imager des scènes de batailles épiques et renversantes et pour leur trouver un dénouement original. De plus, on découvre une toute nouvelle mythologie qui devrait être beaucoup plus creusée dans le troisième tome, qui devrait également être beaucoup plus riche en action. Les personnages devront faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour s’en sortir et je suis très curieuse de découvrir les moyens qu’ils mettront en place ! 
 
TB lecture
Je remercie les éditions Pocket imaginaire de m’avoir envoyé ce roman en service-presse.

6 réflexions sur “[Chronique] Le goût de la victoire, de Ken Liu

  1. lenocherdeslivres 22 janvier 2022 / 11 h 12 min

    Comme, j’aime beaucoup cette série. Et j’attends la traduction du troisième (quatrième, en fait, puisque le deuxième est coupé en deux) avec impatience !

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    • Sometimes a book 23 janvier 2022 / 11 h 15 min

      Purée je viens de réaliser la longueur de cette série, surtout que j’imagine que les prochains tomes seront aussi coupés en deux en français, on n’est pas prêt d’avoir le fin mot de l’histoire 😂

      Aimé par 1 personne

  2. Lutin82 23 janvier 2022 / 22 h 34 min

    C’est une saga que j’ai très envie de lire. Seule ma PAL me freine pour l’instant! Tout m’attire dedans.

    Aimé par 1 personne

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