[Chronique] L’ombre du savoir perdu, de James Islington

L'ombre du savoir perdu


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La trilogie de Licanius, tome 1 : L’ombre du savoir perdu
Auteur : James Islington
Maison d’édition : Leha
Traduction : Sara Doke
Illustration de couverture : Dominick Saporano 

Genre : Fantasy
Parution française : 15 octobre 2021
Nombre de pages : 640
Prix : 25
Synopsis
Vingt ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre. Les Augures, autrefois considérés comme des dieux – devenus dictateurs – ont été renversés et anéantis, leurs pouvoirs mystérieusement disparus. Leurs représentants, hommes et femmes dotés d’une capacité moindre, les Talentés, n’ont évité le sort des Augures qu’en se soumettant au Pacte qui les lie à quatre Préceptes, les marque de manière indélébile et protège les humains.
Davian, élève des Talentés, en subit les conséquences. Méprisé au-delà des murs de l’école, il est condamné à apprendre à contrôler son Don. Mais Davian craint les terribles conséquences d’un échec aux redoutées Épreuves : il ne parvient pas à maîtriser l’Essence nécessaire à l’examen.
Fuyant l’école et les Épreuves en compagnie de son mystérieux ami Wirr, Davian va se découvrir des pouvoirs oubliés et déclencher une série d’événements qui vont bouleverser les terres d’Andarra et au-delà. Au nord, un ancien ennemi que l’on croyait vaincu se réveille. Et à l’ouest, un jeune homme dont le destin est lié à celui de Davian reprend connaissance dans la forêt, couvert de sang et sans aucun souvenir…
MON avis
L’Ombre du savoir perdu est le premier tome de la Trilogie de Licanius et le premier roman de l’auteur australien James Islington. L’auteur aurait eu l’envie d’écrire cette trilogie après avoir lu Fils-des-brumes de Brandon Sanderson et Le nom du vent de Patrick Rothfuss, et on ressent effectivement ces influences (au moins pour Fils-des-brumes puisque je n’ai pas encore lu le deuxième) dans sa manière de construire son récit.
Les premières pages du roman nous emmènent dans une école pour les personnes pouvant utiliser la magie (ou l’Essence ici), qu’on appelle les Talentés. Si on ne restera pas longtemps dans ce cadre, c’est là qu’on fait la connaissance de Davian, Wirr et Asha, trois amis et les trois personnages principaux du récit dont le destin va les amener à se séparer pour mieux se recroiser par la suite. On suit donc tour à tour ces personnages et les très nombreux autres qui gravitent autour d’eux tentant de survivre dans ce monde vaste et complexe. L’Ombre du savoir perdu est un roman dense et qui fourmille d’idées. Pourtant James Islington reprend beaucoup d’éléments très classiques en fantasy comme les prophéties, les forces obscures qu’on croyait détruites, mais qui reviennent à la surface ainsi que l’aspect apprentissage et la relation élève-mentor. Mais l’auteur joue avec ces codes pour mieux les bousculer et les complexifier. Il n’hésite pas à placer des traitres dans la partie, pas forcément là où on les attendait, il entretient l’ambiguïté sur les positionnements de certains personnages et surtout il développe un univers riche avec un système politique complexe accompagné d’un système de magie qui dévoile peu à peu son ampleur au fil des pages et qu’on est loin d’avoir exploité complètement dans ce premier tome.
Si j’ai senti dès les premières pages le potentiel de ce roman, aimant les worldbuilding très développés et foisonnants, les personnages ambigus et les systèmes des magie complexes, j’ai tout de même mis du temps à m’immerger dans cette lecture. La première moitié du récit nous balade dans cet univers dans lequel il n’est pas évident de trouver les codes, car l’auteur distille les informations petit à petit. Il n’hésite pas à faire d’importantes révélations assez tôt dans l’intrigue pour mieux introduire de nouveaux mystères et venir complexifier l’histoire progressivement. Ainsi même s’il répond à certaines de nos questions, ces réponses amènent toujours de plus grands questionnements et l’envie de continuer la lecture perdure toujours. Il y a donc une multitude d’informations à retenir et, au milieu de tout ça, il faut un certain temps pour être vraiment transporté dans cette histoire, le temps que les personnages eux-mêmes prennent leur envol et comprennent les enjeux de la quête dans laquelle ils se sont embarqués bien malgré eux. Il y a ainsi un déclic que se fait dans la deuxième moitié du récit que l’on peut alors savourer à sa juste valeur. Si je sentais déjà que L’ombre du savoir perdu était le genre de fantasy ambitieuse que j’adore, cela a été confirmé dans la deuxième moitié qui m’a vraiment convaincue.
Pour un premier roman, James Islington nous montre une grande maîtrise dans la narration. Ainsi, il construit un récit initiatique comprenant une part de voyage et d’aventures qui ne devient jamais ennuyeux grâce aux liens entre les personnages et à la narration. Ainsi moi qui n’aime pas vraiment les récits de voyage, je n’ai jamais ressenti de lassitude ici. Il faut dire que l’auteur s’attarde peu sur l’aspect voyage en lui-même et se sert de ces scènes pour développer son univers, le système de magie et les liens entre les personnages. De plus, les scènes de voyage sont entrecoupées d’autres scènes fixes plutôt focalisés sur le système politique puisque le roman suit plusieurs points de vue, ce qui donne une très bonne harmonie à l’ensemble. Finalement, si le ton du récit est assez lent, l’auteur introduit énormément d’éléments dans ce premier tome, développe avec minutie le lien entre ses personnages et exploite vraiment l’univers qu’il a construit. Ce premier tome n’est pas non plus dénué de scènes épiques, de passages émouvants ou tragiques, de réflexion autour de la notion de destin et je suis vraiment impatiente de lire la suite pour voir la manière dont l’auteur continuera à exploiter son univers.
Si vous lisez le récit en français, sachez tout de même que le récit souffre d’un manque de relecture et qu’on y trouve beaucoup de structures bancales, de répétitions, de fautes, de quoi sortir de nombreuses fois de l’histoire malheureusement.
petit coup de coeur
D’autres avis : L’ours inculteLianneXapur

11 réflexions sur “[Chronique] L’ombre du savoir perdu, de James Islington

  1. L'ours inculte 22 juin 2022 / 6 h 00 min

    Merci pour le lien ! C’est dommage pour le manque de relecture, je l’ai audiolu en VO et je compte le relire en français avant de recevoir le second tome, je verrai bien 🙂

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  2. tampopo24 22 juin 2022 / 6 h 05 min

    Dommage pour cette VF qui manque de relecture, mais tu m’as donné diablement envie !
    Dès qu’on me parle de Sanderson, j’en suis !

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      • tampopo24 24 juin 2022 / 21 h 59 min

        Je l’ai en tout cas mis dans ma PAL (peut-être un peu trop conséquente ><) de cet été ^^

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      • Ma Lecturothèque 27 juin 2022 / 9 h 17 min

        J’avoue, j’ai récemment lu de la fantasy pourtant pas bien compliquée mais c’était pas si simple, au début ! Contrairement à Tolkien, mais parce que je connais déjà très bien « Le Seigneur des Anneaux »/ »The Lord of the Rings » ^^

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