[Chronique] Blackwater, tome 1 : la crue de Micheal McDowell

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« Elle ne livra aucun indice quant à ce qu’elle pensait qu’il devait répondre – en vérité, seule son ignorance masculine empêchait Oscar de comprendre qu’aucun indice était en soi un indice suffisant. »

 
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Blackwater
Auteur : Michael McDowell
Traduction : Yoko Lacour et Hélène Charier
Illustration : Pedro Oyarbide
Mais d’édition : Monsieur Toussaint Louverture

Genre : Fantastique / Horreur
Nombre de pages : 250
Prix : 8,40 € 
 
Synopsis
Alors que les flots sombres et menaçants de la rivière submergent Perdido, une petite ville du sud de l’Alabama, les Caskey, une riche famille de propriétaires, doivent faire face aux innombrables dégâts provoqués par la crue. Mené par Mary-Love, la puissante matriarcale, et par Oscar, son fils dévoué, le clan s’apprête à se relever. Maus c’est compter sans l’apparition, aussi soudaine que mystérieuse, d’Elinor Dammert, jeune femme séduisante au passé trouble, dont le seul dessein semble être de s’immiscer au cœur de la famille Caskey.
MON avis
Blackwater c’est la saga familiale qui passionne en ce moment. Il faut dire que Monsieur Toussaint Louverture a été aux petits soins pour éditer en français cette fresque de 6 tomes publiés sous forme de feuilletons, un toutes les 2 semaines, directement au format poche. Pour sa première publication en France, Blackwater sort ainsi selon les souhaits de son auteur. Car c’est également sous forme épisodique que les tomes étaient parus à l’origine en 1983, à raison d’un par mois. 
 
Le premier tome de la saga, La crue, porte bien son nom puisque cette crue est bien là l’élément déclencheur de toute cette histoire. En entrant dans le récit, on découvre ainsi la petite ville de Perdido dans l’Alabama plongée sous les flots. Tous les habitants ont été évacués et il n’y a plus âme qui vive dans la petite ville… Jusqu’à ce qu’Oscar Caskey décide d’aller voir les dégâts et qu’il tombe sur une certaine Elinor tranquillement installée dans l’hôtel local. La mystérieuse jeune femme va être ramenée en lieu sûr, puis peu à peu s’immiscer dans la vie de la famille Caskey…
 
Blackwater est un vrai récit fantastique comme on en voit finalement peu. Les éléments surnaturels sont distillés de manière éparse et discrète dans ce premier tome. De cette manière l’auteur entretien une aura de mystère qui est sûrement à l’origine de la fascination que procure le roman. Ainsi Blackwater est avant tout le récit d’une famille américaine du début du XXe siècle. Et à ce titre, Michael McDowell nous offre un récit assez classique animé par des histoires de mariage, d’héritage, de jalousie et rivalité. Mais l’auteur nous offre une très belle immersion qui participe à la réussite de l’intrigue. On est vite charmé par le côté désuet du mode de vie des personnages et par les décors de cette petite ville perdue, nichée au bord d’une rivière au milieu d’une forêt. Le cadre est simple, tout comme le mode de vie des habitants, bien que l’on suive la famille bourgeoise de la ville et c’est aussi ce qui fait le charme du roman. Michael McDowell nous offre des histoires de vie animées par des personnages simples, mais convaincants dont la vie va être bouleversée par d’étranges coïncidences. Et c’est là que l’auteur maîtrise aussi bien son récit : l’introduction d’éléments surnaturels dans la normalité du quotidien. Si nous, lecteurs, nous doutons bien de quelque chose du fait du prisme dans lequel on est positionné, c’est si léger que les personnages eux de s’en rendent pas compte. Certains ont des intuitions, mais la plupart acceptent les choses sans se poser plus de questions. L’ambiance mystérieuse de l’intrigue est ainsi posée dès les premières pages et très bien entretenue par l’auteur. Blackwater pose ainsi les bases d’une saga addictive dont on pourrait dévorer les six tomes à la suite et dont l’histoire se retrouve vraiment transcendée par sa publication sous forme de romans-feuilletons. 
 
Même si cette chronique est courte, je n’en dirais pas plus sur ce premier tome qui a déjà fait énormément parler de lui et mérite d’être découvert sans trop en savoir. Sachez que Blackwater est un récit simple et abordable, qui peut ne pas paraître extraordinaire en termes d’intrigue et d’écriture de prime abord, mais qui mérite d’être découvert pour le soin du travail éditorial apporté et l’ambiance très immersive et addictive dépeinte par l’auteur. 
 
TB lecture
D’autres avis : L’ours inculteMariejulietLaird Fumble – 
 
 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

8 réflexions sur “[Chronique] Blackwater, tome 1 : la crue de Micheal McDowell

  1. tampopo24 18 juin 2022 / 8 h 30 min

    Chronique courte mais très bien écrite pour rendre l’ambiance de ce récit si particulier dans lequel j’ai eu du mal à entrer personnellement mais que j’ai fini par adorer.

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      • tampopo24 24 juin 2022 / 22 h 01 min

        J’avais beaucoup aimé le prologue, puis la suite m’a un peu déstabilisée tant il ne s’y passait… rien ^^!

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  2. zoelucaccini 20 juin 2022 / 10 h 45 min

    Ca a l’air addictif, efficace, je suis contente que tu aies apprécié ta lecture !
    Pour ma part, ça ne me tente pas; je cherche des choses un peu plus sophistiquées en termes d’écriture. Et je dois dire, avec un peu de honte, que je déteste ces couvertures malgré leur petit côté estampe assez chouette.

    Cet éditeur fait des choses qui plaisent beaucoup, mais comme je me suis déjà cassé les dents avec Anne de Green Gables, je me dis que peut-être je ne suis pas le public pour cette maison.

    Cela dit, c’est très chouette que cette série ait rencontré son public, ainsi que le concept éditorial de sa publication !

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    • Sometimes a book 24 juin 2022 / 20 h 06 min

      Ah pour le coup je ne suis pas du tout le public cible d’Anne de GreenGables, ça ne m’empêche d’apprécier d’autres choses dans cet éditeur !
      Par contre, quand tu dis que tu cherches des choses plus sophistiquée en termes d’écritures, je pense que tu as peut-être une vision un peu erronée du roman, car il est honnêtement bien écrit ! Je peux comprendre par contre pour les couvertures 🤭
      Enfin je comprends tout à fait que ça ne te tente pas plus que ça au final 😀

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      • zoelucaccini 25 juin 2022 / 11 h 36 min

        Oui c’est vrai que ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé Anne trucmuche que je n’aimerais pas autre chose de la maison !
        En fait j’ai lu pas mal de retours sur ce titre, et l’une d’entre elles pointait tous les atouts de la saga, mais disait que l’écriture, certes était « bien » et efficace, mais pas non plus renversante. Si je dois faire des choix, un bouquin bien écrit ne me suffit pas pour m’engager dans une saga de plusieurs tomes ^^ Mais je conçois que c’est peut-être un mauvais choix ou basé sur une appréciation erronée… mais bon, en tout cas, ça ne m’inspire pas plus que ça.
        Cela dit, comme je le disais ailleurs, je trouve chouette qu’elle ait trouvé un public si large et un engouement de cette ampleur, c’est très positif !

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