[Chronique] Lames vives – livre 1 : Obédience, d’Ariel Holzl #PLIB2020

Lames vives
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« – Tu es… un monstre.
– Je suis une arme. Les monstres sont ceux qui me manient. »


 
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Lames Vives – livre 1 : Obédiance
Auteur
: Ariel Holzl

Illustration : Melchior Ascaride
Éditeurs : Mnémos
Genre : Fantasy
Date de parution originale : 5 octobre 2019
Nombre de pages : 332
Prix : 18 €
#ISBN9782354087487

Synopsis

MON avis

Obédience est le premier tome d’un dyptique se déroulant dans un univers de fantasy orientale aux allures dystopiques. En effet, l’action se déroule dans la République d’Obédiance née de la révolte d’anciens esclaves contre leurs maîtres. Ces derniers se retrouvent exploités sous des statuts tels que domestiques ou ouvriers qui cachent une réalité plus sombre. Cette révolte n’a finalement entraîné que le changement de main d’un pouvoir sans pour autant le remodeler de manière à réduire les inégalités et la discrimination. Comme l’indique bien une citation au dos du livre, les anciens esclaves sont devenues les maîtres et se vengent de leurs anciens oppresseurs. Le ton du récit est donné, et on sent tout de suite qu’il est à mille lieux de celui des sœurs Carmines !

Dans cet univers sombre et complexe qu’Ariel Holzl nous distille par tout petit bout, l’auteur a choisi de nous offrir un roman choral porté par les voies de six personnages représentant des groupes bien définis de la population. Parmi, le peuple Haa’thi, les nouveaux opprimés du système, on va suivre Nazeem et son amie Minah qui possède un don particulier puisqu’elle est empathe. Imaginez-vous quelqu’un pouvant exercer un contrôle total sur les autres individus même les plus dangereux et vous aurez une idée du pouvoir énorme que cela peut être. Mais les empathes ne sont pas les seuls à posséder des habilités particulières, la société d’Obédiance possédant une technologie de pointe et n’hésitant pas à s’en servir pour créer des êtres particuliers. Les Lames tout d’abord, des personnes infectées par ce qu’on appelle le vif-argent possèdent des capacités physiques exceptionnelles associées à une espérance de vie réduite. Ces mutants sont considérés comme de véritables armes par la République d’Obédiance et sont plutôt traités comme des objets que comme des véritables êtres humains. Parmi les Lames que l’on va suivre, on trouve Gryff dont la route va un peu s’éloigner de celles des autres Lames et Saabr qui représente vraiment l’archétype de la Lame, rebelle et cruelle. Enfin, dernière catégorie de personnages et pas des moindres puisqu’ils peuvent contrôler les Lames : les Magnites que l’on va découvrir à travers le personnage d’Ellinore. Il y a également un sixième personnage un peu différent dont je ne parlerai pas ici puisqu’il fait partie intégrante du mystère de cette intrigue et est d’ailleurs nommé « ??? » dans les deux premières parties du roman ! 

Ce roman nous offre donc une très grande variété de personnages qui sont la grande force de ce récit. Comme je le disais, ces nombreux personnages permettent de mettre en avant les différentes catégories sociales qui régissent l’univers et donc d’observer ce monde à différents niveaux. Si l’utilisation du roman choral fonctionne très bien ici, c’est également un risque qu’a pris l’auteur. Le roman étant assez court, ce type de narration ne permet pas un développement énorme de l’intrigue et de l’univers. Ainsi le roman démarre directement au cœur de l’action sans fournir d’explications sur l’univers, ce qui peut être perturbant pour certains lecteurs. Personnellement, l’auteur m’a accrochée dès les premières lignes grâce à son écriture dynamique et incisive et j’ai aimé le fait que les éléments de l’univers ne m’apparaissent que par petites touches. Cependant, il est vrai que j’ai eu parfois un peu de mal à visualiser correctement l’univers d’un point de vue géographique et qu’une carte aurait été bienvenue ! 

Le roman se focalise donc énormément sur ses personnages qui ont tous des particularités intéressantes. Même si j’ai plus apprécié certains personnages que d’autres, ils sont finalement tous touchants à un moment ou l’autre de l’histoire. De manière générale, il est assez intéressant de voir que quelle que soit leur position, aucun des personnages n’est finalement dans une situation idéale. Malgré le fait qu’on puisse grossièrement opposer deux grandes catégories de population (dominants et dominés), le roman est donc loin d’être manichéen et remet pas mal de choses en perspective, ce qui est agréable dans un univers dystopique young adult trop souvent bourré de clichés. Ariel Holzl se démarque donc avec un univers innovant et ambitieux très loin de ce que le genre pouvant nous proposer jusqu’à présent et dont le premier tome ne nous laisse qu’entrevoir toutes les possibilités de l’univers. J’attends donc beaucoup du deuxième tome pour voir la direction que l’auteur va choisir et s’il réussit à exploiter au mieux toutes les qualités de son univers. 


Conclusion


Avec Lames Vives Ariel Holzl nous offre le premier tome d’un dyptique rempli d’action et de rebondissements. Sous forme de roman choral, ce récit met surtout l’accent sur ses personnages, nous offrant une belle palette de protagonistes représentant les différentes catégories sociales de cet univers dystopique. Loin des clichés des dystopies, l’univers dépeint est complexe et ambitieux mêlant avec beaucoup d’originalité magie et technologie et j’ai hâte de voir quelle direction va prendre l’auteur dans son second tome !

tb lecture

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