[Chronique] La princesse sans visage, d’Ariel Holzl

La princesse sans visage

Dans les Royaumes Immobiles, l’existence est contrôlée par quatre monarques. Sans eux, la réalité serait réduite à un flot d’énergie magique et chaotique. Or le trône d’Automne, vacant depuis trop longtemps, menace cet équilibre : il faut lancer un nouveau sacre. Sept jeunes femmes peuvent y prétendre. La compétition sera sans pitié. Ivy est candidate malgré elle. À 18 ans elle a passé toute son existence cachée derrière les murs de son manoir et les parois de son masque.
Elle est une « Belle-à-mourir » : quiconque voit son visage est pris de folie meurtrière ou suicidaire. Propulsée dans le monde des Sidhes, la noblesse des feys, au cœur de manigances qui la dépassent, elle va devoir puiser dans ses ressources pour survivre. Un chemin qui la mènera bien plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé…

MON avis

Premier tome d’un diptyque de fantasy, La princesse sans visage est un roman qui reprend la thématique populaire de la faërie. Ariel Holzl nous emmène ainsi dans un univers dans lequel deux mondes existent parallèlement : celui des humains (les rêveurs ici) et celui des faë (les feys ici) où l’histoire se déroule. Les faë sont des êtres souvent décrits comme cruels et sournois et qui sont dotés de magie, une magie basée sur les illusions. Avec ses feys, Ariel Holzl reprend la mythologie faë avec efficacité pour nous offrir un roman assez classique, mais agréable à découvrir. 

La princesse sans visage suit le personnage d’Ivalie qui va malgré elle se retrouver à concourir pour une place sur l’un des quatre trône des Royaumes Immobiles. Elle, qui a toujours vécu isolée, va se retrouver plongée à la cour et va devoir faire ses preuves puisque pour accéder au trône d’Automne elle devra affronter sept autres participantes à travers des épreuves pouvant s’avérer mortelles. 

Ariel Holzl nous propose ici un roman très classique dans lequel tous les codes sont repris pour plaire au plus grand nombre. Je vois ainsi La princesse sans visage comme un livre marketing dans lequel on a mis tous les ingrédients populaires, mais qui manque au final d’un peu d’âme. Les feys, les autres créatures rencontrées, la compétition entre des jeunes femmes prêtes à tout pour accéder au trône, les complots, les trahisons, la vie à la cour, l’opposition entre l’héroïne ingénue et les autres personnages cruels et déterminés… La princesse sans visage reprend des codes vus et revus, mais le fait tout de même avec maîtrise. Je dois avouer que je suis moi-même bon public pour les romans qui mettent en scène des épreuves comme c’est le cas ici et j’ai donc passé un bon moment de lecture. De plus, l’absence de romance (du moins dans ce premier tome) a été très appréciable pour moi et casse tout de même les clichés du genre. Cependant, si ce premier tome est un bon divertissement à l’intrigue dynamique qui n’a pas de mal à nous embarquer, il souffre tout de même d’une trop grande facilité et d’un manque de développement de l’univers et des personnages.

En termes d’univers j’ai eu une sensation de fourre-tout avec une volonté de mettre énormément de créatures les plus originales possibles sans les développer, ce qui m’a parfois donné l’impression de liste créée pour faussement enrichir l’univers. Ce sentiment est accentué par le fait que l’univers manque globalement de développement principalement en ce qui concerne sa mythologie, sa politique et sa géographie. L’auteur nous donne les informations minimales à savoir sur l’histoire des 4 trônes et mise plutôt sur l’action et les rebondissements. Ce n’est pas forcément un défaut, car ce roman se veut surtout être un bon divertissement et n’a pas la prétention de renouveler le genre de la fantasy, mais j’aime personnellement les récits plus développés en termes d’univers.

Si le manque d’approfondissement de l’univers n’est pas forcément gênant, je suis plus dubitative concernant la profondeur des personnages. Les personnages mis en scène sont très stéréotypés et correspondent à des grands traits de personnalité et beaucoup de personnages secondaires sont même interchangeables ce qui rend les interactions plutôt artificielles. Celle qui souffre le plus de ce manque de profondeur est la protagoniste principale qui est le cliché de la jeune femme ingénue qui ne possède pas une once de méchanceté contrairement à tous les autres personnages qui la manipule sans vergogne. Je n’ai pas apprécié cette héroïne trop lisse et naïve dont je n’ai pas trouvé les réactions toujours très crédibles.

Si je n’ai donc pas été complètement convaincue par cette lecture, je n’ai pas non plus passé un mauvais moment, bien au contraire. Le rythme dynamique, les rebondissements, les épreuves, et les retournements de situation finaux sont bien gérés par l’auteur pour nous offrir une intrigue prenante dont on a envie de connaître la suite. Les révélations finales apportent une nouvelle dimension à l’intrigue et nous font voir différemment certains évènements qui se sont produits au cours de l’histoire. La construction de l’intrigue est donc faite de manière habile et intelligente comme c’est toujours le cas dans les romans d’Ariel Holzl. 

Si je n’ai donc pas été complètement convaincue par le développement de l’univers et des personnages, j’ai passé un bon moment avec ce roman qui reprend la mythologie faë en utilisant avec habileté et efficacité les ingrédients classiques du genre. 

bonne lecture

Roman reçu dans le cadre d’une collaboration commerciale non rémunérée

D’autres avis : Les fantasy d’AmandaAdopt a librarianLight & Smell 

Du même auteur : Les sœurs Carmine (tome 1 / tome 2) – Lames vivesPeine-OmbrePax Automata 


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Les Royaumes immobiles, tome 1 : La princesse sans visage
Auteur :
Ariel Holzl
Couverture : Germain Barthélémy
Maisons d’édition :  Slalom / Pocket
Genre : Fantasy
Publication française :  05 mai 2022
Nombre de pages : 399 pages 
Prix : 16,95 € (broché) / 12,99 € (numérique) / 9,20 € (pohe)
 
 

3 réflexions sur “[Chronique] La princesse sans visage, d’Ariel Holzl

  1. tampopo24 20 mars 2024 / 6 h 56 min

    Je me retrouve bien dans ta chronique avec d’abord ce plaisir immédiat d’une lecture page turner facile mais cette frustration face à ce que ça aurait pu être si l’univers et les personnages avaient été développés burn plus en profondeur, plutôt que de rester au stade du catalogue et de la liste de course 😅

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  2. Zoé prend la plume 20 mars 2024 / 12 h 07 min

    J’ai le même ressenti que toi : vite lu et apprécié pour ce qu’il est, c’est-à-dire un bouquin facile et qui fonctionne bien. Mais effectivement, il manque de corps, cruellement et ça m’avait déçue. Si j’ai plutôt apprécié le 1, le tome suivant a été une cata pour moi en revanche, avec tous les défauts du 1 exacerbés.

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