[Chronique] Célestopol, d’Emmanuel Chastellière

20190803_180631.jpg

« Le faste s’affichait à tous les coins de rue, le long de chaque avenue. Mais ces visions mirifiques pourraient-elles toucher l’automate, quand le vieux gardien lui-même ne les regardait plus que d’un œil indifférent, privé de tout émerveillement ? »


 
couv74197517
Célestopol
Auteur 
: Emmanuel Chastellière
Éditeur : Libretto
Genre : Steampunk
Date de parution : 30 mai 2019 
Nombre de pages : 349
Prix : 10,70 €
Synospsis

MON avis

J’ai longtemps pensé que le format recueil de nouvelles n’était pas fait pour moi jusqu’à ce que je saute le pas en 2019 et que je me rende compte que je m’étais sérieusement trompée ! Ce format permet vraiment d’offrir de nouvelles perspectives aux intrigues et ainsi de les découvrir sous un angle différent. Les nouvelles peuvent permettre de se concentrer sur un personnage ou bien sur un univers, comme c’est le cas ici avec la cité lunaire de Célestopol.

Chaque nouvelle met en avant une facette de Célestopol, cité lunaire aux influences russes et steampunk avec ses automates et autres machines à vapeur. Et la grande force de ce récit est l’homogénéité des différentes nouvelles. Il n’y a pas une nouvelle que j’ai moins aimée que les autres, elles sont toutes très qualitatives et surtout toutes très surprenantes. On passe d’un style à un autre, il y en a pour tous les goûts, certaines nouvelles ont un côté un peu cynique que j’ai beaucoup apprécié, beaucoup ont un côté doux-amer et toutes gardent quand même un aspect assez sombre qui donne l’ambiance générale du récit. Emmanuel Chastellière réussit très bien l’exercice des nouvelles dans le sens où il parvient à nous captiver dès les premières lignes. Les nouvelles sont pourtant assez indépendantes, car elles introduisent toutes de nouveaux personnages et une facette différente de la cité, mais il suffit de quelques lignes pour s’adapter au nouveau décor. Autre point positif et pas des moindres, les nouvelles ont une longueur idéale qui permet les lire facilement d’une seule traite et donc de n’oublier aucun détail.

Les premières nouvelles m’ont quand même un peu frustrée, car c’était difficile de quitter les protagonistes auxquels on s’attache très facilement, mais une fois qu’on comprend le principe des nouvelles, on s’adapte facilement au fait de pas forcément revoir les personnages. Certains personnages reviennent quand même dans plusieurs nouvelles et dans chacune d’elles plane l’ombre du duc Nikolaï, le « dirigeant » de la ville, une figure à la psychologie complexe et très intrigante qui donne un certain charisme au récit.

« Je ne suis pas votre âme damnée. Même si vous aimeriez vous en convaincre. Vous aimeriez croire que du poison coule dans vos veines, que c’est moi qui vous ai corrompu. Mais ce n’est pas la vérité. »

Même si les personnages n’interviennent parfois que dans une seule nouvelle sur les quinze, on s’attache très vite et très facilement à eux, car ils sont extrêmement bien construits : très réalistes et humains (même si certains ne le sont pas vraiment…). Chaque personnage possède sa propre histoire et sa raison de se trouver à Célestopol. Ils ont tous un passé, un présent et un futur et finalement on les découvre à un instant T de leur vie, puis on les laisse partir. Pendant ce temps, ils représentent les guides qui nous mènent dans tous les recoins de la ville et nous font découvrir ses aspects politiques et sociaux. Car finalement Célestopol, est une capitale comme les autres avec beaucoup d’inégalités sociales et sous la lumière se cache beaucoup de poussière, ce qui est particulièrement bien exploité par les différentes nouvelles.

Un autre point très original et que j’ai particulièrement apprécié dans les nouvelles est l’influence russe de la ville du fait de son contexte géopolitique. On retrouve ainsi cette influence dans les noms des personnages, mais également dans la mythologie de certaines nouvelles. Ainsi l’auteur réutilisent certains mythes slaves et fait également beaucoup de clins d’œil à la littérature de manière générale tout en conservant son style et sa patte personnelle.

Au final, j’ai grandement apprécié cette lecture et j’espère que cet univers sera repris un jour par l’auteur, car Célestopol et ses habitants sont loin d’avoir révélé tous leurs secrets !

Célestopol.png


Conclusion


Célestopol est un excellent recueil de nouvelles dont chaque nouvelle nous embarque dès les premières lignes. Les nouvelles ont toutes un style très différent, mais gardent une part assez sombre qui donne une continuité au récit. Elles nous font ainsi découvrir de nombreuses facettes de la cité lunaire à travers une palette de personnages bien construits et très réalistes. Enfin, l’influence russe de la ville et le côté steampunk apportent une touche d’originalité et un charme supplémentaire au récit. 

petit coup de coeur

Merci à Emmanuel Chastellière pour l’envoi de ce roman !

 

14 réflexions sur “[Chronique] Célestopol, d’Emmanuel Chastellière

  1. tampopo24 7 août 2019 / 8 h 56 min

    J’ai moi aussi beaucoup aimé l’univers de Célestopol que je serais ravie de retrouver un de ces jours 😉

    Aimé par 1 personne

  2. OmbreBones 7 août 2019 / 12 h 23 min

    J’avais adoré aussi ! Comme toi j’espère que ce ne seront pas les derniers textes dans cet univers 🙂

    Aimé par 1 personne

  3. leslivresderose 12 août 2019 / 9 h 57 min

    Je le mets dans ma WL! Ce petit recueil a l’air vraiment pas mal! Comme toi, j’étais assez frileuse niveau nouvelles au départ mais j’ai lu « Elixir de Nouvelles Steampunk » de D. Schmitz et j’ai changé d’avis!^^ J’aime bien surtout quand elle se passe toutes dans le même univers comme c’est le cas ici semble-t-il! 🙂

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire