[Chronique] Célestopol 1922, d’Emmanuel Chastellière

Celestopol
 
« On disait qu’il se passait parfois des choses insolites à Célestopol. Après tout, la cité ne se trouvait pas sur Terre, mais bien sur la lune. On racontait que l’un pouvait entendre des voix étranges sur les canaux ; certains auraient pu jurer avoir vu des automates se comporter comme des humains. Et même que l’on pouvait confier son cœur amoureux à des mains de fer, sous la coupole de verre de la cité. »


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Célestopol 1922
Auteur :
Emmanuel Chastellière
Illustration de couverture : Marc Simonetti
Éditeur : L’Homme sans nom
Genre : Science-fiction (uchronie)
Date de parution : 18 mars 2021
Nombre de pages : 415
Prix : 21,90 € 
 
Synopsis
1922.
Une année à la découverte des mirages et des merveilles de la cité sélène, Célestopol.
Une année dans les pas de ses habitants, simples visiteurs parfois célèbres comme Marie Curie ou Howard Carter, humbles ouvriers, voleur volubile, automates au cœur de cuivre ou héritier rebelle de l’empire russe. Car Célestopol, c’est un bout de l’âme slave, arrachée à la Terre, entre les mains d’un duc au destin défiant le temps.
 
 
MON avis
J’avais découvert l’univers de Célestopol dans le précédent recueil de nouvelles éponyme de l’auteur publié aux éditions de L’instant puis Libretto. C’est donc avec un grand plaisir que je suis repartie en direction de la cité lunaire avec Célestopol 1922 et je n’ai pas été déçue du voyage.
 

L’année 1922 en 13 nouvelles

Emmanuel Chastellière revient donc avec ce récit dans l’univers de Célestopol, une cité d’inspiration russe construite sur la Lune. Il se focalise cette fois-ci sur une année bien particulière : l’année 1922 à travers 13 nouvelles qui démarrent en janvier 1922 pour se terminer en janvier 1923. On suit donc de manière chronologique tout ce qu’il s’est passé cette année-là dans la cité lunaire à travers des nouvelles indépendantes dans lesquelles on retrouve certains personnages déjà connus pour ceux qui avaient lu le précédent recueil, mais aussi des nouveaux. Dès la première nouvelle, on retrouve ainsi avec un grand plaisir Arnrùn et Wojtek, un duo de mercenaires que j’apprécié énormément et qui seront présents dans plusieurs nouvelles de ce recueil. Le fameux Duc Nikolaï, fondateur de Célestopol et son automate/majordome nous font également l’honneur de leur présence dans quelques nouvelles. Et, même quand il n’est pas présent physiquement, la figure emblématique de Nikolaï plane toujours sur la ville et il n’est donc jamais très loin.

Des personnages venus de tout horizon

Emmanuel Chastellière nous conte le récit de cette année 1922 à travers de multiples points de vue issus de toutes les classes sociales. Il revient bien sûr sur les invités de marque qui sont passés à Célestopol tels que Marie Curie, l’archiduc François-Ferdinand ou encore Howard Carter. Car, je ne l’ai pas mentionné, mais on est ici sur un récit uchronique, c’est-à-dire que l’auteur se base sur une réalité historique qu’il détourne pour construire son récit. Il met ainsi en scène des personnes ayant réellement vécu à cette époque en leur intégrant un lien avec la cité lunaire. Emmanuel Chastellière fait donc venir de grands noms de l’Histoire sur Célestopol et l’une des personnalités les plus attendues par Nikolaï en cette année 1922 n’est autre que Marie Curie. J’ai été très agréablement surprise de découvrir cette grande scientifique que j’admire beaucoup dans l’univers de Célestopol. J’ai trouvé son personnage vraiment bien écrit par l’auteur, on sent qu’il s’est renseigné sur elle pour en dresser un portrait réaliste. Outre cette scientifique, Emmanuel Chastellière met également en scène des artistes ou des figures politiques de quoi ravir chacun en fonction de ses affinités ! 

Mais on ne trouve pas que des célébrités sur Célestopol, bien au contraire, Emmanuel Chastellière a à cœur de mettre en avant ceux qui sont souvent invisibilisés. Une grande partie des nouvelles se concentrent sur des anonymes, des personnages de l’ombre à cause de leur classe sociale trop basse, des enfants l’avis ne semble intéresser personne, mais aussi des automates qui possèdent leur propre sensibilité, très souvent méprisée par les humains. C’est l’un des gros points fort de ce recueil que de suivre toutes les voix qui sont mises en avant d’une manière très juste et sensible.  

Des nouvelles d’une grande qualité 

Emmanuel Chastellière maîtrise extrêmement bien le format court et il réussit encore une fois à proposer un recueil dans lequel toutes les nouvelles possèdent la même qualité. Si j’ai forcément une nouvelle favorite qui est Une nuit à l’opéra Romanova, il n’y a aucune nouvelle que je n’ai pas appréciée. Chacune des nouvelles nous permet de découvrir une nouvelle facette de cette cité lunaire si fascinante à travers diverses voix comme je le disais plus haut, mais aussi diverses thématiques. Les nouvelles nous emmènent ainsi dans le milieu de l’architecture, dans le milieu de la magie, dans celui de la prostitution ou encore de l’art. Certaines nouvelles sont plutôt axées sur la recherche d’un passé ou bien sur des luttes de classes. Chaque sujet est traité de manière très convaincante si bien qu’on est toujours curieux de savoir où la prochaine nouvelle nous emmènera. De plus, Emmanuel Chastellière a un don pour accrocher le lecteur dès les premières lignes, il sait très bien introduire ses personnages et ses thématiques et poser cette ambiance si particulière que possède Célestopol. 

Chacune des nouvelles possède une sorte de mélancolie qui m’avait déjà beaucoup plu lors de ma lecture du précédent recueil. Les textes sont souvent assez sombres et dégagent une ambiance brumeuse et étrange si propre à la cité de Célestopol qu’elle est difficile à définir. On retrouve également l’influence slave dans la culture de la ville qui contribue à lui conférer une atmosphère si particulière. Emmanuel Chastellière réussit réellement à donner de la vie à la cité lunaire et malgré toutes les sombres facettes qu’il nous présente, on ne peut s’empêcher d’être fasciné par Célestopol.


Conclusion


Emmanuel Chastellière retourne dans l’univers de Célestopol à travers 13 nouvelles retraçant la vie de la cité lunaire lors de l’année 1922. Les 13 nouvelles nous permettent de découvrir de nouvelles facettes de Célestopol à travers de nombreux voix d’anonymes, mais aussi de personnages déjà connus de ceux ayant lu le précédent recueil, ainsi que de célébrités tels que Marie Curie. Chacune des nouvelles nous plonge dans l’ambiance si particulière de la ville lunaire teintée de magie, de mélancolie et d’une ambiance slave la rendant si unique. Les nouvelles possèdent tous une qualité similaire, elles sont toutes aussi qualitatives les unes que les autres. Certaines toucheront plus certains lecteurs par rapport à leurs thématiques puisque les nouvelles nous emmènent dans une multitude de milieux différents : l’architecture, la magie, l’art, la prostitution… il y en a pour tous les goûts. D’autres thématiques comme la lutte des classes ont également une grande place dans ce recueil. Et malgré la découverte des aspects les plus sombres de Célestopol, on ne peut qu’être charmé par l’étrange magnétisme de la cité lunaire !

TB lecture

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32 réflexions sur “[Chronique] Célestopol 1922, d’Emmanuel Chastellière

  1. tampopo24 26 juin 2021 / 6 h 30 min

    Tu m’as convaincue, il faut que je reparte dans cet univers. C’était déjà prévu mais le sp promis n’a jamais su trouver le chemin de ma boîte aux lettres. A moi de l’acheter du coup et je pense que ce sera avec grand plaisir !

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    • Sometimes a book 28 juin 2021 / 20 h 28 min

      Oh c’est étrange je devais aussi le recevoir en SP et il n’est jamais arrivé non plus donc je l’ai acheté. Mais ça valait le coup effectivement 😄

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      • tampopo24 28 juin 2021 / 20 h 59 min

        Copine de malchance !
        Moi, il est encore sur ma wishlist. Faut dire que quand j’ai fait le point sur ma PAL ce weekend, ça m’a un peu (très ponctuellement) calmée ^^!

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  2. Ecla'Temps 26 juin 2021 / 17 h 39 min

    Ton avis me donne envie de tenter le premier recueil 😀

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  3. Light And Smell 26 juin 2021 / 18 h 21 min

    Un recueil de qualité constante, c’est assez exceptionnelle pour donner envie !
    Il faut vraiment que je le sorte de ma PAL…

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  4. dormeuseduval 27 juin 2021 / 12 h 40 min

    Merci d’en avoir parlé! J’avais complétement oublié qu’il y avait une suite et comme j’ai adoré le premier j’ai hâte de me replonger dedans! 😀

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  5. Yuyine 29 juin 2021 / 10 h 13 min

    C’était tellement bien ce recueil! Comme toi, j’ai particulièrement adoré Une nuit à l’opéra Romanova, excellente nouvelle!
    Et merci pour le lien 🙂

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