[Chronique] Le Sang de la cité, de Guillaume Chamanadjian

le sang de la cité
 
« Retourner dans les rues. Cette perspective me terrifiait, et pourtant qu’est-ce que je désirais me replonger dans les allées bigarrées ! M’enivrer des couleurs et des effluves ! Me fondre de nouveau dans le chant de la Cité. »


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Capitale du Sud – tome 1 : Le Sang de la cité
Auteur :
Guillaume Chamanadjian
Illustration : Elena Vieillard
Éditeur
: Aux forges de Vulcain
Genre : Fantasy
Date de parution : 16 avril 2021 (réédition)
Nombre de pages : 393
Prix : 20 €
 
Synopsis
Enfermée derrière deux murailles immenses, la Cité est une mégalopole surpeuplée, constituée de multiples duchés. Commis d’épicerie sur le port, Nox est lié depuis son enfance à la maison de la Caouane, la tortue de mer. Il partage son temps entre livraisons de vins prestigieux et sessions de poésie avec ses amis. Suite à un coup d’éclat, il hérite d’un livre de poésie qui raconte l’origine de la Cité. Très vite, Nox se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Malgré lui, il se retrouve emporté dans des enjeux politiques qui le dépassent, et confronté à la part sombre de sa ville, une cité-miroir peuplée de monstres.
 
MON avis
Le sang de la cité est un premier tome d’une ambitieuse saga à venir, puisqu’il s’agira d’une double trilogie écrite à quatre mains par Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian. Le projet sera centré autour de deux grandes villes, Gemina, la capitale du Sud d’un côté et Dehaven, la capitale du Nord. Les auteurs nous emmèneront dans les tréfonds de ces cités, pour découvrir leur essence, leur mystère et surtout la menace commune qui les habite… 
 
J’avais beaucoup aimé Un long voyage de Claire Duvivier, roman avec lequel j’ai découvert les éditions Aux forges de Vulcain et j’étais donc tout de suite emballée par ce projet. Cependant, sachez que si vous n’avez pas aimé ce roman assez particulier, vous pouvez tout à fait tenter Le sang de la cité qui part sur un tout autre registre, plus classique, mais en même temps hyper rafraichissant.
 

Une ville personnifiée

 
On part donc ici à la découverte de Gemina, cette capitale du Sud aux accents chantant, avec son vin qui coule à flot, ses ruelles pleines de vie et ses différents quartiers dirigés par des clans avec à leur tête un Duc. Ces clans font partie intégrante de la vie politique et commerciale de la cité et ils possèdent tous leur emblème : un animal totem tel que la baleine ou encore l’hirondelle. Le roman nous emmène dans le clan de la tortue dirigé par le Duc Serviant qui souhaite étendre le commerce vers le Nord grâce à la construction d’un canal. Mais pour cela, il lui faut l’aval des autres clans, et donc faire preuve d’ingéniosité pour monter les bonnes alliances et contraindre ses adversaires à accepter son projet.  
 
Guillaume Chamanadjian réussit à donner une véritable âme à la Cité et à en faire un personnage à part entière. A travers le personnage de Nox qui la connait comme sa poche, on découvre toutes ses facettes, de la vie qui l’anime jusqu’à ses recoins les plus sombres ou secrets. Les interactions entre Nox et Gemina sont fascinantes, le jeune garçon est même capable d’entendre les vibrations de la ville ou, comme il l’appelle, le Chant de la Cité. Même si Gemina possèdent les caractéristiques classiques d’une ville du Sud, elle devient extrêmement singulière quand on la parcourt aux côtés de Nox. Le jeune garçon, possède en plus une double casquette en tant que protégé du Duc Serviant, mais aussi livreur de vin et autres mets partout dans la Cité. Il évolue ainsi dans tous les milieux de la ville et nous emmène dans de nombreux décors. De par ce procédé, Guillaume Chamanadjian nous livre de manière très fluide à la fois la situation géopolitique de Gemina qui va être le cœur de l’intrigue, mais aussi sa situation culturelle. On découvre de manière très visuelle énormément de petits détails sur la ville et notamment sur sa gastronomie qui nous donnent réellement l’impression de la connaître et d’y vivre nous aussi. L’auteur signe ainsi un roman extrêmement immersif qui nous emmène au cœur des complots et machinations politiques comme si on y était tout en nous émerveillant avec les décors de cette ville hyper colorée et chantante. 
 
Si la ville est parfaitement bien mise en avant, c’est également le cas des autres personnages. Nox est un garçon plein de vie, de sensibilité et hyper agréable à suivre. C’est un personnage dans lequel on peut aisément s’identifier qui donne toujours le meilleur de lui-même et, comme je le disais, son lien avec Gemina est fascinant ! L’intrigue autour de ce personnage n’est pas sans rappeler le début de l’Assassin Royal de Robin Hobb. Nox est un orphelin qui va être malgré lui entraîné dans les jeux de pouvoir et utilisé dans un but politique. Il va donc se fourrer dans plein de problèmes rendant l’histoire d’autant plus prenante que notre attachement pour ce personnage est fort. Les personnages secondaires sont également très bien travaillés et réalistes, rendant l’intrigue d’autant plus complexe et prenante. 
 

La mise en place d’une double-trilogie

 
Certains diront que ce premier tome est un surtout introductif de la saga à venir, mais au contraire j’ai trouvé l’intrigue hyper fournie et passionnante. Bien sûr, ce premier tome permet de placer les personnages et les décors et de contextualiser l’intrigue. Pourtant, Le Sang de la cité réussit à faire tout cela tout en mettant en place une intrigue foisonnante déjà pleine de surprises, de rebondissements et de mystère. Gemina dégage une telle aura que j’ai été sous le charme de cette histoire dès les premières pages. On se passionne de toutes les informations que l’on peut glaner sur la ville, de sa situation géopolitique et des machinations qui sont en train de se jouer sous nos yeux. Et pour relever encore le tout, une pointe de magie vient achever ce décor. Et si ce premier tome peut sembler classique dans son déroulé qui s’appuie sur des complots politiques, cette magie-là elle, est loin d’être classique. Bien sûr, c’est l’un des éléments les plus mystérieux du récit et l’auteur maintient très bien le suspense autour d’elle, nous mettant simplement l’eau à la bouche pour nous donner furieusement envie d’en savoir plus. Pour cela, il faudra bien sûr lire la suite de la saga. Mais si l’auteur a su attiser notre curiosité sur ce point-là, ce n’est pas le seul qui nous fait regretter de ne pas pouvoir lire le deuxième tome immédiatement. Bien d’autres mystères habitent Gemina, à commencer par le personnage de Nox lui-même qui a une histoire vraiment particulière que je vous laisse découvrir. L’auteur donne finalement assez peu d’explications sur l’étrange passé de Nox et ce passé associé à son étrange connexion avec la Cité ont de quoi laisser songeurs. Enfin, ce premier tome se termine sur un grand bouleversement qui redistribue toutes les cartes et promet un deuxième tome à l’atmosphère bien différente, plus sombre et encore plus enfoui dans les mystères et les complots de la Cité. Les raisons d’attendre désespérément la suite sont donc longues et, en attendant, je ne peux que vous conseiller de découvrir ce premier tome !
 

Conclusion


Le sang de la cité est un roman de fantasy particulièrement immersif dans lequel cette capitale du Sud, Gemina, est un personnage à part entière. On se retrouve vraiment au cœur de cette ville pleine de musicalité autant du côté des nobles que du côté du peuple. On a réellement l’impression d’y vivre, tant l’auteur nous fournit d’informations sur le commerce, les traditions culinaires, la géographie et la gestion de la ville, donnant une vision de l’univers assez inédite et particulièrement fascinante. Les personnages sont très bien mis en scène, réalistes et attachants, avec des interactions pleines de sens pour nous permettre de découvrir la cité dans ses aspects les plus lumineux et les plus sombres. Le personnage principal, Nox, est très attachant et possède un lien fascinant avec Gemina puisqu’il entend ses pulsations qu’il nomme Le chant de la Cité. Il se retrouve embarqué malgré lui dans les affaires politiques de la ville le conduisant vers bien des dangers. Finalement ce premier tome ne se contente pas d’introduire un bel univers et de contextualiser l’intrigue, mais nous offre réellement un récit plein de rebondissements, de complots, de tragédie et surtout de mystères donnant envie de se jeter sur la suite !

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22 réflexions sur “[Chronique] Le Sang de la cité, de Guillaume Chamanadjian

  1. Steven 11 août 2021 / 20 h 14 min

    Ton coup de cœur m’intrigue encore plus à présent. Je suis toujours attiré par cet ouvrage mais j’ai peur que la cité soit beaucoup trop mise en avant.

    Aimé par 1 personne

    • Sometimes a book 13 août 2021 / 20 h 11 min

      Oh non elle n’est pas du tout trop mise en avant, ça m’étonne qu’on puisse penser ça et que ça puisse être bloquant 🤔

      Aimé par 1 personne

  2. Yuyine 18 août 2021 / 8 h 44 min

    Un super premier tome en effet. Peut-être un brin trop classique pour le coup de coeur chez moi mais je l’ai dévoré avec plaisir.

    Aimé par 1 personne

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